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Complexe culturel : une nouvelle mouture pour limiter les coûts 

le mardi 21 mai 2024
Modifié à
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

La mairesse Catherine Fournier (Photo: Le Courrier du Sud − Archives)

À l’inverse des besoins en bassins aquatiques qui peuvent être comblés autrement que par la construction d’un complexe aquatique, une nouvelle infrastructure semble incontournable pour offrir à la population longueuilloise le complexe culturel promis depuis 20 ans. Pour limiter les coûts, sa mouture 2.0 en fait un projet multifonctionnel dans le secteur du métro, impliquant une participation du privé.

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«Pour soutenir la Ville financièrement, pour que le poids ne soit pas trop grand sur les contribuables, est-ce que le privé ne peut pas contribuer d’une certaine façon ? lance la mairesse Catherine Fournier. Est-ce qu’on peut penser à une salle à vocation culturelle, d’affaires et communautaire, avec du logement au-dessus ou encore une offre hôtelière?»

C’est cette réflexion qui a mené la Ville de Longueuil à mandater une firme externe pour analyser différents scénarios de montage financier public/privé pour la construction du «complexe culturel 2.0».

Un projet qui répondra d’un même coup à plusieurs besoins : non seulement celui de la communauté culturelle – fort mobilisée alors que les installations du Théâtre de la Ville sont vieillissantes – mais aussi en matière de salles de réunions, tant pour les affaires que pour le milieu communautaire.

Une nouvelle proposition hôtelière comblerait également un besoin; des analyses de Tourisme Montérégie montrant une demande plus forte que l’offre en matière d’hébergement temporaire à Longueuil.

Au métro

Après avoir analysé la possibilité de construire le complexe culturel sur le site à proximité du boulevard Roland-Therrien, la Ville de Longueuil confirme aujourd’hui que le secteur du métro sera privilégié.

À son arrivée au pouvoir, la mairesse a voulu consulter les études produites à propos du site de Roland-Therrien. Elle rappelle que le projet abandonné en 2021, qui incluait deux grandes salles et une fosse symphonique, se chiffrait à 180 M$. Même en soustrayant les 20 M$ promis par Québec, le coût est trop colossal à absorber pour la Ville.  

«Étant donné l’explosion des coûts pour le site du métro, je me demandais si les coûts auraient été moindres en construisant à Roland-Therrien, à cause notamment des contraintes techniques au métro. Au final, il n’y a pas de différence significative», avance Mme Fournier.

Des études d’achalandage montraient aussi que le secteur du métro était plus stratégique.

Sans compter que des fouilles archéologiques auraient dû être menées au site Roland-Therrien avant toute construction, ce qui se serait traduit par un délai supplémentaire de 5 ans et, d’autre part, les études techniques pour le P2 du métro étaient déjà réalisées.

«On a fait la balance des avantages et inconvénients, ce qui nous a fait confirmer pour métro», conclut Catherine Fournier. 

Si 160 M$ est sans équivoque trop onéreux pour la Ville, celle-ci ne s’est pas fixé de coût maximum à ne pas dépasser. «On veut voir tous les scénarios, mais clairement le moins cher possible», affirme la mairesse.
Un montant de 500 000$ est inscrit au plus récent Programme triennal d’immobilisations pour 2024.

Le temps presse

Le Théâtre de la Ville est ouvert à toutes propositions qui permet d’aller de l’avant avec un complexe culturel, assure la directrice générale Dominique Lapierre. «Présentement, le conseil d’administration est vraiment dans un mode qu’il faut assurer la pérennité du Théâtre de la Ville.»

Les installations de la salle Pratt & Whitney atteindront leur fin de vie utile dans 10 ans, et un bail d’une décennie a été signé avec le cégep Édouard-Montpetit… il y a deux ans et demi.

Des demandes ont été déposées au ministère de la Culture et des Communications pour une rénovation majeure de la salle Jean-Louis Millette – inchangée depuis 1989 – et des interventions prioritaires à la salle Pratt & Whitney.

Le TDLV a récemment perdu ses studios et a dû transformer son vestiaire en salles de conférence. 

Mais «bien sûr, on voit toujours le rêve d’avoir une nouvelle salle. On travaille là-dessus», affirme Mme Lapierre.
«On aimerait avoir une décision cette année pour que dans les cinq prochaines années, on puisse avancer, signifie-t-elle. Le temps file et il faudra se poser la question : est-ce qu’on rénove Pratt? Mais si on rénove, on devrait fermer, réduire le nombre de sièges, ce qui fait qu’au lieu de croître, ça limite notre croissance.»

La mairesse Fournier explique qu’une fois terminé le mandat sur le montage financier que pourrait prendre le projet, des discussions auront lieu avec le Théâtre, afin de savoir de quelle manière il sera impliqué. «Est-ce qu’ils voudront être partenaires?  Gestionnaires? Cette étape doit venir après le choix de la formule.»

 

Centre des loisirs pour aînés : combler les besoins sans un site dédié

À partir de 2021, le centre de loisirs pour aînés – initialement lancé par la mairesse Caroline-St-Hilaire, puis repris par Sylvie Parent – a complètement disparu du programme triennal d’immobilisations. Car pour combler le déficit de salles de réunions et lieu de rassemblements pour aînés, Longueuil mise sur le complexe culturel à vocation multifonctionnelle.

Mme Fournier considère «inacceptable», dans la cinquième plus grande ville du Québec, que les Joyeux retraités de Longueuil, pour se réunir, doivent réserver une salle du centre Francine-Gadbois, à Boucherville.

«Mais est-ce qu’on doit avoir un centre spécifiquement dédié à une strate de population? Je ne pense pas, évoque-t-elle. Et en discutant avec les groupes, je ne crois pas que c’était une volonté sine qua non d’avoir un lieu 100% ainés. Ils souhaitent une salle, peu importe le cadre. Ils sont bien ouverts.»

En attendant la concrétisation du complexe culturel, une analyse verra à l’optimisation des locaux actuels, considérant que les espaces municipaux sont sous-utilisés depuis l’émergence du télétravail.

Rappel

En juillet 2021, la Ville de Longueuil avait soumis une demande de subvention auprès du Programme pour les bâtiments communautaires verts et inclusifs pour la construction d’un centre de loisirs pour aînés, projet appelé à l’époque «maison des aînés». Une aide financière non obtenue.

Bien que le 1, boul. Curé-Poirier Est, et un terrain à côté du Colisée Jean-Béliveau avaient été considérés comme site pour accueillir le centre, un emplacement n’avait pas été confirmé.