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50 ans de la crise d'Octobre: chronologie des événements

le mardi 06 octobre 2020
Modifié à 14 h 51 min le 04 octobre 2020
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

- De 1963 à 1970, le Front de libération du Québec (FLQ) fait exploser des bombes, notamment dans des boîtes aux lettres et aux abords de bâtiments liés à l’armée canadienne. L’attentat à la bourse de Montréal, le 13 février 1969, fait 27 blessés. - Le 5 octobre 1970, le diplomate britannique James Richard Cross est enlevé par la cellule Libération du FLQ. Elle exige entre autres la libération de 23 prisonniers politiques et la lecture de son manifeste. À lire aussi: 50 ans de la crise d'Octobre: un devoir de mémoire - Le texte est lu sur les ondes de Radio-Canada, par Gaétan Montreuil, le 8 octobre. Le FLQ s’y décrit comme «un regroupement de travailleurs québécois qui sont décidés à tout mettre en œuvre pour que le peuple du Québec prenne définitivement en mains son destin». «Le Front de libération du Québec veut la libération totale des Québécois, réunis dans une société libre et purgée à jamais de sa clique de requins voraces, les big boss véreux et leur valets, qui ont fait du Québec leur chasse gardée de cheap labor et de l’exploitation sans scrupule.» [caption id="attachment_100698" align="alignright" width="287"] Le ministre Pierre Laporte[/caption] - Le 10 octobre, en fin de journée, tout juste après le refus du gouvernement de négocier, le ministre de l’Immigration et du Travail Pierre Laporte est enlevé devant son domicile de la rue Robitaille, à Saint-Lambert, par la cellule Chénier, formée des résidents de Longueuil Francis Simard, Paul et Jacques Rose, ainsi que de Bernard Lortie. Pierre Laporte est détenu au 5630, rue Armstrong, à Saint-Hubert. La lettre qu’il a écrit au premier ministre Robert Bourassa, demandant sa libération, est publiée dans Le Courrier du Sud. Il avait aussi écrit une lettre adressée à sa femme, dans laquelle il affirmait qu’il allait bien et qu’il était bien traité. - Le 13 octobre, Paul Rose se réfugie chez une amie après avoir constaté qu’il est suivi par des policiers, au moment de livrer un communiqué. - Le 15 octobre, M. Bourassa demande les mesures de guerre au gouvernement fédéral. Des milliers de soldats de l’armée canadienne sont déployés à Montréal et ailleurs au Québec. - Le lendemain, le premier ministre canadien Pierre Elliott Trudeau suspend la Déclaration canadienne des droits et proclame la Loi sur les mesures de guerre. Près de 500 personnes, soupçonnées d’entretenir des liens avec le FLQ, sont arrêtées. On apprendra plus tard qu’il s'agissait surtout d’artistes, de syndicalistes et d’indépendantistes. - Le jour même, Pierre Laporte tente de s’évader par une fenêtre. Il est blessé par les éclats de vitre. Bernard Lortie quitte la rue Armstrong pour en informer Paul Rose. [caption id="attachment_100707" align="alignleft" width="346"] (Le Courrier du Sud - Archives)[/caption] - Le 17 octobre, le corps de Pierre Laporte est retrouvé dans le coffre d’une voiture, sur le terrain de la compagnie Won-Del aviation, près de l’aéroport de Saint-Hubert. L’autopsie révélera qu’il est mort par strangulation. - Le 20 octobre, ses funérailles sont célébrées. - Le 5 novembre, Bernard Lortie est arrêté dans un appartement de la rue Queen-Mary, à Montréal. Il sera accusé d’enlèvement et purgera 7 ans de prison. - Jusqu’au 24 novembre, les frères Rose ainsi que Francis Simard se cachent dans une grange de Saint-Bonaventure. Ils seront ensuite menés à Saint-Luc, dans la résidence d’un militant, où ils y creusent un tunnel. - Le 3 décembre, James Richard Cross est libéré. Ses kidnappeurs auront droit à un sauf-conduit vers Cuba. [caption id="attachment_100705" align="alignright" width="343"] Paul Rose[/caption] - Le 28 décembre, le tunnel est découvert par la police. Francis Simard, Paul et Jacques Rose font appel à Jacques Ferron pour négocier, et se rendent. - Les troupes de l’armées seront retirées en janvier 1971. - Paul Rose et Francis Simard sont condamnés à la prison à perpétuité. Ils bénéficieront d’une libération conditionnelle en 1982. - Jacques Rose est reconnu coupable de complicité après le fait. Condamné à 8 ans de prison, il sera libéré en juillet 1978.    

Hommages

Les legs commémorant la mémoire du ministre libéral Pierre Laporte sont nombreux. Celui le plus frappant demeure le pont Pierre-Laporte, à Québec. Deux écoles et deux parcs portent aussi le nom du ministre. La circonscription de Laporte, autrefois nommée Chambly, doit son nom à Pierre Laporte. Un monument soulignant le 40e anniversaire du décès de l’ancien ministre a été aménagé au parc de la Voie maritime à Saint-Lambert.