65 ans de Brossard : plus de 81% des élèves issus de l’immigration

La diversité de Brossard est bien connue : plus du tiers de sa population est issue de diverses communautés culturelles. Dans les écoles de la ville, la proportion d’élèves provenant de l’immigration atteint plus de 81% et le Centre de services scolaire (CSS) Marie-Victorin met tout en œuvre pour tisser des liens, au-delà des barrières.

«Plusieurs moyens sont déployés pour établir des liens avec les familles, lance Pier-Luc Déry, conseiller en communications au CSS Marie-Victorin. En début d'année scolaire, l’école Sainte-Claire a par exemple fait, en collaboration avec l'école Samuel-De-Champlain, une rencontre en quatre langues, spécifiquement pour les nouvelles familles.» 

Ces rencontres servent à aider les parents à comprendre le système scolaire québécois et le parcours scolaire à plus long terme de leur enfant, ainsi qu’à les informer sur les moyens de soutenir leurs enfants dans ses apprentissages.
«Le but était aussi de permettre aux parents de rencontrer d'autres parents qui sont dans la même situation qu'eux et qui parlent la même langue, afin qu’ils se créent un réseau social et du même coup, qu’ils brisent leur isolement», soutient  M. Déry.

Rassurer dès le premier contact

Chaque école du CSS suit un protocole semblable pour accueillir les nouveaux arrivants. 

Avant le premier jour de classe, les familles sont d’abord reçues au centre de service par une équipe afin d’évaluer les besoins des élèves et procéder à l’inscription. Les familles sont mises contact avec des organismes comme la Maison internationale de la Rive Sud, qui peuvent répondre à leurs besoins. 

«L'école devient souvent le point de référence pour ces familles. Il nous arrive fréquemment de les soutenir pour les aider à comprendre le système de santé, par exemple, ou de les référer à des ressources d'aide.»
-Pier-Luc Déry, du CSS Marie-Victorin

Par ailleurs, le CSS tente d’atténuer la barrière de la langue par divers moyens.
Lors de la rencontre d’accueil suivant l’inscription, si la famille ne parle ni le français ni l’anglais, ils sont invités à être accompagnés de quelqu’un qui pourra traduire leurs propos. L’école peut aussi, au besoin, fournir un service de traduction. 

«Nous prenons le temps d'expliquer le fonctionnement de l'école, son horaire et les façons de faire d’une école québécoise», décrit M. Déry.

De plus, l’école dispose de documents traduits en cinq langues, de listes scolaires illustrées, ainsi que d’une page Web regroupant des ressources utiles.  

Visite et portes ouvertes

Avant le début de l’école, les familles issues de l’immigration sont invitées à visiter la classe de leur enfant, à rencontrer les enseignants et le personnel de soutien. 

«L’école prend le temps de rassurer les familles», relève M. Déry.  

Par la suite, la première rencontre de parents avec les enseignants est faite sous forme de portes ouvertes. 

«Les enseignants préparent avec les enfants la présentation qu'ils feront aux parents. C'est donc l'enfant qui invite ses parents et qui explique ce qu'il fait en classe, où est sa place, comment il doit faire ses devoirs, etc.» détaille-t-il. 
L'objectif est entre autres de créer un lien positif avec l'enseignant.

«La diversité culturelle à Sainte-Claire Brossard est une réalité et une grande richesse, le logo de l’école en témoigne», conclut M. Déry.

Le dessin représentant une main a été fait par un ancien élève de l’établissement. 

Les écoles à Brossard

L’ensemble des écoles primaires de Brossard (Charles-Bruneau, George P.-Vanier, Guillaume-Vignal, Rose des Vents, Marie-Victorin, Sainte-Claire, Saint-Laurent, Samuel de Champlain et Marcelle-Gauvreau) comptent 5387 élèves dont 81,8 % sont issus de l’immigration.

Les élèves issus de l'immigration incluent les personnes de première génération (nées à l'extérieur du Canada) et celles de deuxième génération (dont au moins un parent est né à l'extérieur du Canada).

Communautés culturelles

Parmi les 86 000 habitants de Brossard, 32 000 sont nés à l’extérieur du pays (recensement de 2016). Ainsi, 3 personnes sur 8 sont nées à l’étranger. 

De ce nombre :
•    5 000 viennent des Amériques, principalement de Colombie (1000), et d’Haïti (1000)
•    6 000 viennent d’Europe, principalement de France (1000) et de Roumanie (1000)
•    6 000 viennent d’Afrique, principalement du Maroc (1000) et d’Égypte (1000)
•    15 000 viennent d’Asie, principalement de Chine (7000, incluant 1000 de Hong Kong), du Vietnam (1000) et d’Afghanistan (1000).
(Informations fournies par Michel Fragasso, président de la Société historique et culturelle du Marigot.)