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Saint-Lambert est en détresse budgétaire, prévient la nouvelle mairesse

le mercredi 24 novembre 2021
Modifié à 0 h 00 min le 25 novembre 2021
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Pascale Mongrain, lors de la première séance du conseil municipal, le 22 novembre (Photo : Capture d’écran)

Le nouveau conseil municipal de Saint-Lambert se réunissait pour une première séance publique le 22 novembre. Si la première réunion a été marquée par un changement positif sur le plan du ton adopté, elle a aussi eu comme thème principal les finances de la Ville, et plus particulièrement l’énorme défi que celles-ci imposeront au cours des quatre prochaines années.

«On est en situation de détresse financière», a déclaré la nouvelle mairesse Pascale Mongrain, lors de son mot d’ouverture.

Celle qui a été élue le 7 novembre par plus de 1000 voix a souligné l’importance de partager la situation aux citoyens, par souci d’offrir davantage de transparence.

Elle a d’ailleurs déjà effectué deux rencontres avec le conseil municipal à ce sujet avant la séance.

Le budget 2022 devant être adopté avant la fin de l’année 2021, Mme Mongrain a ajouté que «des décisions devront être prises», mais a toutefois soutenu que la capacité de taxer la communauté semblait atteinte.

Le conseiller réélu du district 1, Francis Le Chatelier, avait déjà lancé un avertissement au cours des dernières séances du précédent conseil. Lors du tour de table des élus, le 22 novembre, il a appelé les citoyens à appuyer le conseil pour les quatre prochaines années afin de sortir d’une situation qu’il estime catastrophique. «Tous les projets et les rêves qu’on a doivent être remis en question», soutient-il.

«Dans les dernières années, c’est comme si on s’efforçait à se sortir la tête de l’eau, mais ce n’est pas une manière de vivre, a-t-il illustré. On ne peut pas être encore 10 ans à gratter les fonds de tiroir.»

Malgré le portrait des finances, la mairesse a tout de même affirmé qu’en parallèle, plusieurs réalisations pourront être mises de l’avant. Elle a notamment évoqué une meilleure communication avec les citoyens et des consultations accrues avec ceux-ci.

Elle a également cité les enjeux de sécurité dans les rues, de bruit, ainsi qu’une volonté d’organiser davantage de bénévolat et de travailler à mieux entretenir les arbres.

«Tout ça peut se faire simultanément avec le redressement des finances publiques», a-t-elle maintenu.

Quatre raisons

La mairesse a évoqué quatre raisons principales pour expliquer la situation dans laquelle la Ville se retrouve financièrement.

D’abord, elle est revenue sur l’épineux dossier des quotes-parts à l’agglomération de Longueuil, expliquant que Saint-Lambert est désavantagée par l’absence de parc industriel sur son territoire.

«Les villes peuvent garder davantage des revenus des taxes industrielles pour elles-mêmes, alors que le ratio de partage sur les taxes résidentielles est beaucoup plus élevé, a-t-elle expliqué. On est donc obligé de partager le magot chaque année en fonction des taxes résidentielles seulement et c’est très pénalisant parce que la valeur foncière de nos maisons est beaucoup plus élevée.»

Mme Mongrain a aussi mentionné que les infrastructures de la ville «ne sont pas seulement vieillissantes, elles sont finies». Elle estime qu’il y a eu une lacune sur le plan de leur entretien et que le maintien des taxes très bas pendant des décennies a pelleté le problème vers l’avant.

Elle a également souligné l’âge de Saint-Lambert, fondée en 1857, et que «ce qu’il y a sous nos rues est pas mal plus vieux que dans les villes adjacentes».

Enfin, la mairesse a ajouté que la Ville est déjà beaucoup endettée, notant une dette brute de 100 M$ et une dette nette de 75 M$.

«Emprunter davantage signifierait taxer davantage», a-t-elle averti, soulignant que ce n’est pas une solution envisagée.

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