À la Maison des aînés et alternative de Longueuil, on veut cacher l’institution
Solène Delicourt n’a que de bons mots pour la Maison des aînés et alternative de Longueuil. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Michel Hersir)
La Maison des aînés et alternative de Longueuil accueille sensiblement les mêmes résidents que dans les CHSLD : des personnes en perte d’autonomie ou avec une déficience physique. En se promenant dans les lieux, on se rend toutefois compte de l’effort mis pour cacher leur côté institutionnel, pour que les résidents ne sentent pas «placés» dans un centre.
Solène Delicourt ne le cache pas, elle est vendue par le concept.
À l’occasion d’une visite des lieux, la gestionnaire responsable de l’établissement décrit tous les détails pensés pour que les gens se sentent chez eux.
Notamment, on n’y voit pas de chariot, pas de poste infirmier. Les chambres ont toutes des douches, les lieux sont décorés «comme en 2025», les résidents peuvent apporter leurs cadres et leurs meubles dans les chambres.
Dans la salle à manger, on retrouve même des coupes de vin en verre. «Ce n’est pas du home staging!» assure-t-elle, soulignant le désir de vivre dans un milieu où il y a une tolérance au risque.
L’avant-scène et l’arrière-scène
Tout ce qui concerne l’établissement de santé, on le trouve dans ce que Mme Delicourt appelle l’arrière-scène : hors de vue des résidents.
La buanderie, le poste d’infirmières : derrière des portes.
Les serviettes et autres matériels importants dans le quotidien? Dans de petites «alcôves», soit des placards discrets à côté des chambres.
La ministre responsable des Aînés Sonia Bélanger était sur place pour inaugurer la 38e Maison des aînés au Québec. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Michel Hersir)
«C’est un concept qui n’est pas institutionnel», explique Sonia Bélanger, ministre responsable des Aînés, à l’occasion de l’inauguration, le 24 janvier.
«Ici, il n’y a pas une routine de soins. Ce n’est pas : à 8h, on se lève, on fait les soins d’hygiène, on déjeune, après on fait une activité», donne-t-elle en exemple.
Ceux qui veulent se lever plus tôt le font. Ceux qui veulent se lever plus tard aussi. Le personnel s’adapte aux résidents.
Et n’essayez pas de trouver un télécopieur ici : le personnel est équipé de cellulaire et de tablettes.
Une file d’attente
Il y a 72 places dans la nouvelle Maison des aînés et alternative de Longueuil : 48 pour aînés et 24 pour personnes avec un handicap physique. La moitié des places sont présentement occupées – les premiers résidents sont arrivés le 18 novembre – et les autres devraient graduellement les rejoindre au début du printemps.
Le tout est divisé en six «maisonnées» lumineuses de douze chambres. Chacune de ces maisonnées représente le milieu de vie des résidents, avec un salon, un coin lecture, une salle à manger, une cuisine.
Solène Delicourt reconnait qu’il y a une file d’attente pour obtenir une place et qu’on ne peut pas s’y inscrire quand bon nous semble. C’est, par exemple, une travailleuse sociale qui peut faire la demande, par le mécanisme d’accès à l’hébergement, la ressource qui regroupe les demandes de logement pour les personnes en perte d’autonomie.
«Et il y a des critères», précise-t-elle. Ça peut être la date à laquelle la demande a été faite ou l’état de la personne.
La gestionnaire reconnait cependant que la qualité des lieux peut donner envie à plusieurs personnes de venir y vivre.
«C’est vraiment la philosophie des maisons des aînés. Et ça s’en vient en CHSLD», assure-t-elle.
La Maison des aînés et alternative de Longueuil a coûté 59 M$. Elle est la 38e au Québec à voir le jour.
Chaque maisonnée a sa propre cuisine. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Michel Hersir)
Les chambres des résidents peuvent être décorées à leur guise. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Michel Hersir)
Le salon pour cette petite maisonnée. Selon Solène Delicourt, certains résidents aiment le hockey, d'autres les films de Noël! (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Michel Hersir)