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Mikaël Kingsbury en grande forme à huit mois des Jeux olympiques

le mardi 01 juin 2021
Modifié à 11 h 55 min le 28 décembre 2021
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Le Courrier du Sud - Denis Germain

La pandémie n’a pas ralenti les ardeurs de Mikaël Kingsbury. Durant la dernière année, le nouveau Lambertois a surmonté sa plus longue période hors-piste en 13 ans ainsi qu’une blessure au dos pour obtenir ses cinquième et sixième médailles d’or au championnat du monde. À l’approche des Jeux olympiques de Beijing en 2022, le skieur de 28 ans a bien l’intention de défendre son titre avec panache

L’athlète revient tout juste de l’Alberta, où il a participé au premier camp d’entraînement avec l’équipe nationale.

Celui qui participera à ses troisièmes Jeux olympiques se dit très confiant, même si l’incertitude persiste quant à ses possibilités de s’entraîner sur piste dans les prochains mois.

«On attend des nouvelles en ce moment pour voir si l’on ne pourrait pas retourner dans l’Ouest canadien sur le glacier à Whistler, indique-t-il. En temps normal, on pourrait aller aux États-Unis ou en Europe, mais là, chaque voyagement implique une quarantaine et on essaie d’éviter ça autant que possible.»

Malgré les incertitudes, sa préparation en vue des Jeux est déjà bien amorcée. Celle-ci s’entame plus d’une année avant le grand événement.

«Au début, c’est surtout de m’asseoir avec mon préparateur mental et mes entraineurs, et de se faire un plan pour me mener graduellement vers une forme optimale durant les Jeux», informe le spécialiste des bosses. 

Le skieur indique avoir travaillé durant la pandémie pour atteindre la meilleure forme physique de sa vie. À défaut de pouvoir dévaler les pistes, il s’est outillé en équipements d’entraînement à la maison pour s’assurer de ne pas avoir accumulé du retard lors de la réouverture des gymnases, un retard qui aurait eu des répercussions sur les pistes par la suite.

«Je dirais que peu importe l’année, olympique ou non, je vais bien me préparer, poursuit-il. La différence lors d’une année olympique, c’est que tu veux être plus efficace et intelligent avec ton entraînement, pour atteindre ton apogée physique et mental en février. Tu veux arriver avec le feeling que la descente ne soit pas différente de n’importe quel autre événement de ta vie quotidienne.»

Les Olympiques et le reste

Si les Jeux olympiques représentent l’événement le plus prestigieux du circuit de ski acrobatique, Mikaël Kingsbury insiste pour dire que son attention n’est pas uniquement rivée sur cette compétition.

«Les Jeux sont tellement médiatisés, que beaucoup de gens ignorent qu’on a une compétition deux semaines avant et une autre deux semaines après, révèle-t-il. On a l’impression que la perception est qu’on s’entraîne pendant quatre ans pour ces 30 secondes aux Olympiques, mais pour nous, on le voit comme un événement parmi d’autres. C’est d’ailleurs une façon de se mettre moins de pression.»

De la pression, le champion du monde en ressentira certainement moins qu’en 2018, lorsque la médaille d’or olympique était la seule qui manquait à son palmarès.

«Je n’aurai jamais autant de pression que lors des derniers Jeux, précise l’athlète. Avec les quatre années que je venais de connaître, je sentais vraiment que c’était ma médaille à gagner ou à perdre. Maintenant que c’est fait, je pense que ça va être plus l’fun en 2022. Être le seul champion olympique dans ma discipline, ça m’enlève un peu de pression et ça en met sur mes principaux rivaux.»

«Peu importe ce qui va arriver dans le futur, je vais être un champion olympique pour le reste de ma vie et ça, c’est un sentiment unique.»

Un nouveau domicile à Saint-Lambert

Originaire de la Rive-Nord de Montréal, Mikaël Kingsbury en est à ses premiers pas sur la Rive-Sud, alors qu’il s’est récemment installé à Saint-Lambert et qu’il agit comme ambassadeur de Loggia Saint-Lambert, un complexe de copropriétés de la municipalité.

«C’est sûr que j’ai hâte de connaître le quartier en contexte normal, parce que je suis arrivé ici pendant la pandémie, mais je suis agréablement surpris de voir à quel point j’ai du plaisir ici. T’es collé sur la ville, mais t’as pas l’impression d’être en ville.»

Pour quelqu’un de sa profession, le temps passé à la maison est précieux. Un skieur acrobatique peut vivre de cinq à six mois par année à l’extérieur. Dans son plus jeune temps, il a déjà passé neuf mois par année sur la route.

Alors que le déconfinement se fait progressivement, il entend ainsi vouloir profiter de l’été – entre ses entraînements –, avec l’esprit tranquille en sachant qu’il sera en territoire connu en février prochain.

Une feuille de route digne des plus grands

À seulement 28 ans, Mikaël Kingsbury cumule un impressionnant palmarès. En remportant deux médailles d’or en mars dernier au Championnat du monde à Almaty, au Kazakhstan, il compte maintenant six médailles d’or, en plus des trois médailles d’argent et deux médailles de bronze déjà récoltées durant cette compétition.

En Coupe du monde, le skieur a remporté neuf Globes de cristal consécutifs entre 2012 et 2020. Il aurait pu atteindre la dizaine, n’eût été sa blessure au dos subie en décembre dernier.

Ses succès se sont également transposés aux Jeux olympiques. Après avoir raflé la médaille d’argent en 2014 à Sotchi derrière son compatriote Alexandre Bilodeau, il a complété son palmarès à PyeongChang en 2018 en remportant la médaille d’or olympique.

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