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Aéroport métropolitain de Montréal : visite de la tour de contrôle qui célèbre ses 85 ans !

le mardi 09 juillet 2024
Modifié à 14 h 31 min le 12 juillet 2024
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

Inaugurée le 13 avril 1939, la tour de contrôle de l’Aéroport métropolitain de Montréal célèbre cette année ses 85 ans. Retour sur un pan important de l’histoire de l’aviation au Canada et visite des lieux. 

Au moment de la visite, deux contrôleurs s’affairent dans la tour de contrôle. Les directives sont claires : on ne doit pas parler aux contrôleurs afin d’éviter de les déranger. 

Les écrans consultées par les contrôleurs aériens renferment une foule d’informations. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault) 

La vue est dégagée sur 360 degrés. En raison du soleil, des toiles bleutées sont abaissées. L’atmosphère est calme. Un des contrôleurs s’occupe de la circulation au sol. Il surveille les avions mais aussi les véhicules qui peuvent avoir à circuler sur les pistes pour toutes sortes de raisons. On n’a qu’à penser aux déneigeuses en hiver. Et l’autre se concentre exclusivement sur les avions en vol. 

Évidemment, les équipements ont beaucoup changé depuis 85 ans. Et si par le passé, les contrôleurs aériens utilisaient avant tout des jumelles, ils peuvent se fier aujourd’hui à des appareils à la fine pointe de la technologie.

Comme les avions atterrissent avec le vent de face, les pistes peuvent être utilisées des deux côtés. Ainsi, en fonction de la direction des vents, la 06 R devient la 24 L et la 06 L devient la 24 R. 

Plus moderne, la nouvelle tour de contrôle a été inaugurée par Transports Canada en 1985. (Photo gracieuseté)

Si les compagnies aériennes calculent leurs activités en nombre de passagers déplacés, les aéroports comptent le nombre de mouvements, c’est-à-dire le nombre d’atterrissages et de décollages. À Saint-Hubert, le nombre de mouvements annuels s’élève à 131 000. 

«Durant les mois d’été, on parle de 14 000 à 15 000 mouvements par mois, souligne Yan Tremblay, directeur, Services d’aéroport et d’information de vol chez NAV CANADA. On parle de pilotes privés mais aussi d’équipes sportives, de vedettes de la scène musicale ou des pilotes de Formule 1. C’est souvent plus facile pour eux d’atterrir ici qu’à Montréal-Trudeau.»

NAV CANADA
En 1996, NAV CANADA a acquis les systèmes de navigation aérienne du Canada, devenant ainsi le premier fournisseur de services de navigation aérienne entièrement privatisé au monde.

«Les contrôleurs aériens sont très en demande partout au pays, indique M. Tremblay. Chez NAV CANADA, on donne la formation avec rémunération. Tout ce qu’il faut avoir, c’est un diplôme d’études secondaire, 18 ans, une excellente vision en trois dimensions, un excellent sens critique et analytique.»

«Nous avons d’anciens pilotes, des agents de bord désireux de commencer une nouvelle carrière, toutes sortes de gens», ajoute M. Tremblay.  

Entre les pistes
La tour de contrôle est située entre les deux pistes, une situation qui la rend assez unique au pays. Il est difficile de s’y rendre ou d’en partir car il faut prévenir les contrôleurs et attendre qu’ils nous indiquent que la voie est libre. La piste 10-28 a été fermée à l’automne 2023.

Terminal Porter
Avec le futur terminal de la compagnie Porter Airlines qui ouvrira ses portes en 2025, l’Aéroport métropolitain de Montréal deviendra l’un des plus grands aéroports du Canada. Des vols internes au Canada seront offerts. Selon les informations de la compagnie, l’aérogare de neuf portes pourrait recevoir jusqu’à quatre millions de passagers par année, ce qui représente une centaine de vols par jour. Comment la tour de contrôle s’adaptera-t-elle à ces changements?

«Les capacités de l’aéroport demeureront les mêmes, fait valoir M. Tremblay. Il y a deux pistes. Et dépendamment de la taille des avions, il faudra attendre entre trois et quatre minutes avant chaque décollage afin de laisser passer les perturbations atmosphériques provoquées par les avions.» 

Une longue histoire
L’Aéroport métropolitain de Montréal a une longue et riche histoire, rappelle M. Tremblay. «Depuis ses débuts en 1930, c’est un lieu de formation pour les professionnels de l’industrie de l’aviation. Qu’on pense aux premiers contrôleurs de la circulation aérienne du Canada, aux pilotes de l’Aviation royale canadienne ou aux pilotes de l’aviation générale.»

La première tour de contrôle de la circulation aérienne du Canada ouvre ses portes à l’aéroport de Saint-Hubert le 13 avril 1939. (Photo gracieuseté)

L’aéroport de Saint-Hubert, le premier aéroport du Canada, a ouvert ses portes en 1930, juste à temps pour accueillir le dirigeable britannique R-100. Fait intéressant : le mât d’amarrage pour les dirigeables, construit au coût de 1 M$, n’aura servi qu’une seule fois et sera démoli à la dynamite en 1938.
   
Treize contrôleurs aériens travaillent à la tour de contrôle de l’Aéroport métropolitain de Montréal. Le salaire des contrôleurs aériens débute à 84 000 $.