Alexandre Da Costa et l’OSDL nous offrent un «vaccin spirituel»
Ce que proposent l’Orchestre symphonique de Longueuil (OSDL) et son chef Alexandre Da Costa avec leur saison 2021-2022 qui s’amorce ce samedi au Théâtre de la Ville, ce n’est ni plus ni moins qu’un baume pour le cœur et l’âme, un véritable «vaccin spirituel».
Sous le thème Renaissance symphonique, cette 36e saison de l’OSDL, la 3e d’Alexandre Da Costa à titre de directeur artistique et chef attitré, propose des concerts à la fois en salle et en diffusion virtuelle.
«La musique est porteuse d’émotions, souligne le virtuose du violon, en entrevue au Courrier du Sud. Je veux qu’en sortant d’un concert de l’OSDL avec le sourire, qu’on retourne chez soi en sentant qu’on a vécu un moment magique, spécial.»
Celui qui dirige l’OSDL depuis 2019 poursuit ainsi sa mission de «démocratiser» la musique classique.
«Je veux me détacher le plus possible du côté froid qu’on associe à la musique classique. Chez nous, il n’y a pas d’élitisme, assure-t-il. Dans nos concerts, il y a seulement des gens qui aiment la musique. Et quand je dis «musique», je parle de la musique avec un grand M et non de la musique classique, la musique populaire, la musique rock… Les deux seules catégories de musique que je vois sont la bonne et la mauvaise. Et on se concentre sur la première!»
«Les concerts de l’OSDL sont toujours des concerts où les gens se sentent bien», ajoute-t-il.
La saison 2021-2022 de l’OSDL se fera sous le signe de la Renaissance symphonique. (Photo : Gracieuseté)
Pas de petit projet
Celui dont le contrat à titre de directeur artistique et chef attitré a été renouvelé jusqu’en 2029 en février dernier voit grand pour «son» Orchestre.
«Pourquoi faire de petits projets quand on peut en faire des grands?» lance-t-il avec le sourire.
«Mais même les projets qui semblent plus petits au départ, comme nos Balcons symphoniques, deviennent souvent gros, poursuit-il. Tout projet a le potentiel de devenir un grand projet.»
«J’espère qu’on va vivre des années un peu folles dans les années à venir, un peu comme ce qui s’est vécu dans les années 1920.»
– Alexandre Da Costa
Sans dévoiler de primeur, le directeur artistique assure que l’OSDL et lui travaillent sur plusieurs projets d’envergure.
«J’ai encore un bon 7 ans sur mon compteur avec l’OSDL! Et je ne suis pas du genre à m’asseoir sur quelque chose parce que j’ai une sécurité. Au contraire, ça me donne une énergie parce que mes projets vont pouvoir voir le jour et ne resteront pas que des idées. On va donner un nouvel élan à l’Orchestre.»
Voir le positif
«Je suis très fier qu’on ait pu donner autant de concerts de qualité malgré la pandémie, lance Alexandre Da Costa quand on lui demande de tracer le bilan des 12 à 18 derniers mois. On a fait le tour du Québec depuis l’été 2020 avec les Balcons symphoniques, on a tenu de grands concerts de qualité internationale, en présentiel et en virtuel, et on a recueilli beaucoup de matériel promotionnel pour faire connaître l’Orchestre à l’extérieur de la province et du pays.»
«On pourrait faire la liste des choses qui se sont mal passées et des événements qui ont été reportés, mais je crois qu’il faut plutôt voir le beau côté des choses, poursuit-il. L’Orchestre et moi, on a fait plus connaissance au cours de la dernière année. On est en réelle symbiose et ça va rester avec nous pour longtemps.»
Alexandre Da Costa rappelle que par sa nature de réunir les gens, le domaine culturel a été le premier à être arrêté au début de la pandémie et sera le dernier à revenir à 100%.
«C’était alors normal que les artistes trouvent une façon de continuer», croit-il.
Mais si certains ont choisi de se tourner à 100% vers le virtuel, ce n’était pas une avenue possible pour celui qui se décrit comme quelqu’un qui «n’accepte pas d’être arrêté».
«C’est très difficile pour moi de ne pas avoir ce contact avec les gens. C’est pourquoi on a choisi d’aller tout de même à leur rencontre, entre autres avec notre tournée des Balcons symphoniques.»
Et s’il croit que les prochains mois confirmeront que l’on sort enfin de la pandémie – «On touche du bois!» lance-t-il – , Alexandre Da Costa croit qu’un nouveau défi attend l’Orchestre.
«Il faut maintenant intéresser notre public à revenir nous voir en salle, en passant par-dessus la peur qu’il pourrait avoir pour sa santé. C’est une grosse barrière. Il y a des gens qui sont prêts, d’autres moins.»
Oui au virtuel, mais…
Si les concerts virtuels auront permis à certains néophytes de s’initier à la musique classique, Alexandre Da Costa ne croit pas que les concerts en présentiel disparaîtront pour autant.
«C’est difficile pour moi de transmettre autant d’émotions virtuellement, exprime-t-il d’abord. Devant une salle pleine, artistes et spectateurs peuvent rire ensemble, sentir la mélancolie…»
«Et on n’est pas rendus à un point où on peut avoir une espèce de «Netflix de la musique», ajoute-t-il. Actuellement, il faut visionner les concerts sur un ordinateur ou un téléphone. Ce n’est pas comme ça que j’entrevois consommer un bien culturel…»
«Mais même si la technique et la plateforme étaient au top, ce serait impossible que le virtuel prenne la place du présentiel, affirme le virtuose. L’être humain a prouvé au cours des 18 derniers mois qu’il était un être social. Assister à un spectacle, c’est une excuse pour être avec des gens qu’on aime et vivre des émotions.
D’autres projets
Alexandre Da Costa sera sur la scène du Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, le 27 octobre, pour présenter son spectacle Stradivarius BaROCK. Dans ce concert qu’il offrira dans plusieurs villes du Québec, cet automne et au printemps 2022, il revisite les compositeurs ayant vécu au temps de Louis XIV, dans des versions inédites. Il propose également des interprétations personnelles de ses chansons préférées de Hendrix, Queen et Leonard Cohen.
Le célèbre violoniste lancera également en février 2022 son nouvel album, Mémoire collective, qui regroupe de grandes chansons francophones, de Claude Dubois à Jacques Brel.
Calendrier 2021-2022 de l’OSDL
Concerts en salle
• Stradivarius à Vienne – 16 octobre, 14h30 et 20h, salle Pratt & Whitney Canada du Théâtre de la Ville
• Stradivarius, Mozart – 25 novembre, 20h, Église catholique de Saint-Lambert
• Stradivarius, Mozart – 28 novembre, 14h30, 5e salle de la Place des Arts
• Noël avec Bruno Pelletier et Les Petits Chanteurs du Mont-Royal – 10 décembre, 14h30 et 20h, salle Pratt & Whitney Canada du Théâtre de la Ville
• Stradivarius, Play Bach – 12 février, 20h, cocathédrale Saint-Antoine-de-Padoue
• Renaissance symphonique – 12 mars, 20h, salle Pratt & Whitney Canada du Théâtre de la Ville
Concerts virtuels
• Concert-bénéfice Beethoven à L’Étoile – du 15 octobre au 12 décembre
• Noël avec Mario Pelchat – du 15 décembre au 3 janvier
• Mozart visuel – du 3 au 31 janvier
• Stradivarius BaROCK symphonique – du 14 au 28 février
• Stradivarius, Je me souviens – du 1er au 25 avril