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Allégations d’harcèlement psychologique en pleine séance publique à Saint-Lambert

le mercredi 03 juillet 2024
Modifié à 11 h 17 min le 03 juillet 2024
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Certains élus ont mis de l’avant un potentiel climat toxique à l’hôtel de ville de Saint-Lambert. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Archives)

Des allégations d’harcèlement psychologique ont marqué la séance publique de Saint-Lambert le 2 juillet. Quatre élus parmi les conseillers municipaux ont fait adopter un point à majorité afin de mandater une étude sur le climat de travail réalisée par une firme externe. La mairesse Pascale Mongrain a contrecarré l’adoption en apposant son véto.

Selon le point apporté par la conseillère Stéphanie Verreault et appuyé par la conseillère Julie Bourgoin, «plusieurs membres du conseil ont été témoins ou ont été informés par des employés municipaux de la Ville de Saint-Lambert des situations récurrentes de harcèlement psychologique et d’ingérence de la part d’élu(e)(s)».

Mme Verreault est allée encore plus loin, soutenant que certains élus ont vécu eux-mêmes des situations de harcèlement.

«On est témoin de harcèlement psychologique, ce n’est pas juste des propos qui sont rapportés, on le vit comme élu. […] On a vécu du harcèlement psychologique et on est témoin que nos employés en vivent», a-t-elle lancé avec émotion à la mairesse. La conseillère parle de harcèlement par des agissements, des commentaires et des courriels.

L’élu ou les élus visés par ces allégations n’ont cependant pas été nommés.

Mme Verreault et Mme Bourgoin ont été appuyées dans leur démarche par les conseillers Francis Le Chatelier et Loïc Blancquaert.

Le mandat a été adopté à majorité, alors que deux élus ont voté contre – Claude Ferguson et Liette Michaud – tandis que deux autres étaient absents de la séance.

Questionné par la mairesse sur sa connaissance du dossier, le directeur général François Pépin a simplement indiqué : «on m’a prévenu et je vais accepter le mandat».

Véto

Le mandat ne sera cependant pas accordé, du moins, pour le moment. Mme Mongrain a indiqué qu’elle apposait son véto face à cette demande, faute d’informations suffisantes selon elle.

«On nage dans le mystère total. Il s’agit ici d’un coup d’éclat à propos de quelque chose dont on ne connaît pas la source. […] Je pense qu’il y a lieu d’avoir une conversation au conseil avant d’amener ça en séance publique», a-t-elle mentionné.

En apposant son véto, elle repousse ainsi la résolution à la prochaine séance publique, qui se tiendra le 19 août.

M. Ferguson et Mme Michaud ont tous deux exprimé leur dissidence lors du vote, clamant qu’ils n’avaient également pas été informés de telles allégations avant le début de la séance.

Mme Bourgoin a pour sa part indiqué qu’utiliser le véto était peut-être «une partie du problème».

«En bout de ligne, on a été conscient qu’il y a des employés malheureux, qui veulent qu’on fasse quelque chose en tant que conseil. Oui, on est quatre conseillers qui ont appuyé […], c’était peut-être un peu gauche de notre part, mais peut-être qu’on se sentait plus en sécurité de le faire comme ça et qu’on voulait faire un cri de cœur pour nos employés, qui eux, nous ont fait un cri du cœur», a-t-elle renchéri.

Civilité

Les élus ont de plus adopté à majorité une politique de civilité interne de la Ville au cours de la séance du 2 juillet. Néanmoins, la mairesse a aussi apposé son véto sur ce point.

Celle-ci estime qu’une politique différente devrait s’appliquer aux employés par rapport aux élus et que juridiquement, les règles qui encadrent les élus et les employés sont différentes. La politique proposée ne faisait pas la distinction entre les deux.

«La chose cohérente à faire, c’est de développer un code de civilité pour les élus, qui sera distinct et qui sera même plus contraignant que celui pour les employés», a-t-elle affirmé.

Mme Verreault, Mme Bourgoin, M. Le Chatelier et M. Blancquaert ont tous appuyé l’adoption de la politique.

 

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