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Année « mi-figue, mi-raisin » au Théâtre de la Ville

le vendredi 23 décembre 2022
Modifié à 14 h 05 min le 23 décembre 2022
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Le Théâtre de la Ville a vécu de nombreuses fermetures depuis trois ans. (Photo : gracieuseté)

Si l’année 2022 a commencé par une vague de fermetures au Théâtre de la Ville, l’espoir d’un avenir plus normal est ravivé. L’achalandage n’est certes pas revenu à ce qu’il était avant la crise sanitaire, mais les gens répondent présents. Le Théâtre doit cependant composer avec un public dont la pandémie a changé les habitudes et réitère l’importance du projet de complexe culturel.

Dix représentations ont été annulées au cours de la saison 2021-2022 et huit autres ont été reportées. Il s’agissait pour le Théâtre d’une troisième saison consécutive marquée par des fermetures. Les premiers échos de la saison 2022-2023 «sont somme toute positifs», estime Marie-Pier Turgeon, directrice communications, marketing et clientèle de l’organisme, mais on sent une prudence dans sa voix.

«On est vraiment contents que ce soit derrière nous et on espère vraiment fort que c’est pour de bon», soutient-elle au téléphone.

Les dernières années ont été éprouvantes, notamment pour l’équipe de la billetterie, qui a dû «vraiment faire des casse-têtes», ajoute celle qui rappelle que le Théâtre est autofinancé à 80% et qui dépend donc beaucoup des revenus de billetterie.

La mesure d’aide à la billetterie du ministère de la Culture – sans laquelle il y aurait eu «une grande précarité chez plusieurs d’entre nous», souligne Mme Turgeon – a fait une grande différence. Et elle se poursuit cette année.

Elle évoque par ailleurs l’apport bénéfique de la mesure pour offrir deux sorties scolaires culturelles chaque année.

Vers le connu et le dernière minute

Les statistiques d’assistance ne sont pas ce qu’elles étaient avant la pandémie, mais on comprend que la pente était longue à remonter.

En 2018-2019, le Théâtre a affiché un pourcentage d’assistance de 83% et la présence d’un peu plus de 52 000 spectateurs. En 2021-2022, ces chiffres ont chuté à 63% et un peu moins de 18 000 spectateurs. La nouvelle saison montre un retour vers de meilleures assistances.

«On est encore un petit peu en dessous ce qu’on était avant pandémie. En septembre, il n’y a peut-être pas eu le même enthousiasme, mais en octobre, novembre, décembre, pour l’instant, c’est très rassurant», indique Marie-Pier Turgeon.

Le Théâtre doit également s’adapter aux changements d’habitudes du public.

Deux tendances se dégagent en 2022 : la dernière minute et le confort. Avec le spectre des annulations récentes, les gens s’engagent moins qu’ils le faisaient auparavant. Ils vont également favoriser des contenus qu’ils connaissent, des valeurs sûres pour eux.

«Le public de Longueuil a une curiosité artistique très grande, ça nous permet une grande variété parce que même s’il ne connaît pas un artiste, il a l’impression qu’il va passer un bon moment», souligne Mme Turgeon.

«Pour certaines disciplines, comme la danse, le théâtre ou pour les artistes de la relève, on constate que c’est plus difficile ces temps-ci. On travaille très fort pour avoir un équilibre entre les artistes plus connus et les propositions plus audacieuses. Ramener les spectateurs pour ces disciplines, ce sera le défi des prochaines années», ajoute-t-elle.

Un complexe culturel attendu

Le projet de complexe culturel de Longueuil avait été mis sur la glace durant la pandémie alors que les coûts étaient rendus trop élevés par rapport à la subvention promise par le gouvernement provincial.

Cela a causé un petit choc au Théâtre de la Ville, reconnaît Mme Turgeon, qui souligne que ce projet est attendu depuis 15 ans. La directrice des communications mentionne que les espaces actuels sont vétustes et que les salles ne sont plus adaptées pour tous les types de spectacles.

Elle se réjouit ainsi de l’intention de l’administration de Catherine Fournier de relancer le projet. La mairesse souhaite entre outre avoir un échéancier clair et concis lors des premiers mois de l’année 2023.

«On entrevoit ça de façon positive et on a besoin de faire ça rapidement!» soutient-elle.