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85e anniversaire du droit de vote des femmes au Québec : la vigilance est nécessaire, croit la mairesse de Longueuil

Il y a 7 heures
Modifié à 13 h 51 min le 23 avril 2025
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

Pour Catherine Fournier, le droit de vote des femmes est capital. (Photos: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)

À l’approche du 85e anniversaire de l’obtention du droit de vote par les femmes au Québec, le 25 avril 1940, la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, assure qu’il faut rester vigilants et ne jamais baisser la garde en matière de droits civil.

Pour Catherine Fournier, 85 ans, ce n’est pas si loin. «Quand mes deux grand-mères sont nées, elles n’avaient pas le droit de vote», fait-elle remarquer.

«Pour chaque droit acquis par les femmes, on doit rester vigilants. Je parle autant des femmes que de nos alliés masculins. On ne doit pas baisser la garde.»

Elle cite Simone de Beauvoir qui affirmait qu’il ne suffit que d’une crise politique pour qu’on remettre les droits des femmes en question. «Le droit de vote et les droits des femmes sont menacés dans plusieurs pays, ajoute-t-elle. Même au sud de la frontière.»

Pour elle, il va de soit que la femme doit avoir le pouvoir de décider de son avenir et de son corps. «La société québécoise est à l’avant-garde mais il reste toujours du chemin à faire, fait-elle valoir. Et même si on est avancé dans plusieurs domaines, il faut toujours rester vigilantes.» 

Catherine Fournier insiste. Pour elle, l’équité en politique est primordiale. En politique et partout ailleurs. Elle affirme que l’équipe qui sera à ses côtés aux prochaines élections sera paritaire. «C’est fondamental d’avoir la parité au sein de mon équipe. Ç’a été le cas en 2021 et ce sera le cas en 2025.»

Implication

En 2017, Catherine Fournier a publié L’audace d’agir (Somme toute Éditeur), un appel à l’engagement des gens de sa génération, c’est-à-dire les milléniaux. Est-ce que ceux-ci s’impliquent assez dans la société? 

«Ils s’impliquent différemment, explique-t-elle. L’engagement social et politique se transforme avec le temps. Quand on juge leur implication, il ne faut pas le considérer juste avec la façon que nous nous sommes impliqués. L’implication prend diverses formes et évolue selon les générations.»  

À propos d’implication, la mairesse de Longueuil rappelle qu’elle avait 19 ans quand elle a pris sa carte d’un parti politique. «À l’école primaire, j’avais lancé un journal étudiant. Au secondaire, j’ai fait beaucoup de bénévolat. L’implication, ça prend différentes formes.»

Perte de confiance

Concernant la baisse de participation aux élections observable tant au Québec qu’au Canada et dans plusieurs pays, Catherine Fournier refuse de blâmer les électeurs et souligne la responsabilité des élus et des institutions démocratiques, qui échouent quelque part. «C’est la responsabilité première de ces gens-là de générer davantage l’intérêt et la participation.»

Pour elle, la baisse de participation à l’exercice démocratique peut s’expliquer par une perte de confiance des citoyens envers leurs représentants. «La confiance, ça se perd rapidement mais c’est long à bâtir, affirme-t-elle avant d’ajouter que la confiance est au coeur de son engagement politique. Ça passe par de l’accessibilité, de la transparence, de l’écoute, des réformes parfois même de systèmes pour accroître la représentativité. Mais ça va au-delà des villes ou des états.» 

Se faire confiance

Si elle a un conseil à donner à une jeune fille ou une jeune femme qui souhaite s’impliquer, en politique ou ailleurs, Catherine Fournier n’a qu’une chose à dire : «Fais-toi confiance. N’hésite pas à foncer, à croire en tes capacités, au fait que tu peux apporter une voix différente.» 

Elle ajoute aussi qu’il est primordial de maintenir sa curiosité et ne pas hésiter à sortir de sa zone de confort, ce qu’elle assure avoir souvent fait. «Il y a plein de choses que j’ai faites au cours de mon premier mandat qui étaient une première pour moi. C’était la première fois que je devenais la cheffe d’un parti politique, que j’avais une équipe, que j’étais la patronne d’une quinzaine d’employés au cabinet, que j’entretenais des relations avec des fonctionnaires. C’était toutes des premières pour moi!»

Voter à 16 ans

Alors députée, Catherine Fournier avait présenté un projet de loi pour abaisser l’âge du droit de vote à 16 ans. Chiffres à l’appui, elle indique que la moitié des gens qui ne vont pas voter lorsqu’elles y ont droit pour la première fois ne voteront jamais. «À 16 ans, généralement, ta situation est plus stable qu’à 18 ans où plusieurs sont aux études supérieures, vivent des déménagements ou autre. Cette stabilité augmente les chances d’aller voter», soutient-elle.
«Comme les jeunes de 16 ans qui travaillent paient des impôts, ils devraient avoir un droit de regard sur les administrateurs de ces fonds publics.»

Catherine Fournier venait d’avoir 19 ans quand elle a voté pour la première fois. «C’était aux élections fédérales de 2011. J’avais vraiment hâte!»

Toute petite, elle accompagnait déjà sa mère dans les bureaux de vote. Est-ce qu’elle regardait pour qui sa mère votait? «Je lui disais pour qui voter!» lance-t-elle en riant.