Baisse de la criminalité mais hausse des appels au 911 : les explications du SPAL
Malgré une hausse des appels au 911, la criminalité est en baisse dans l’agglomération de Longueuil en 2024. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)
Malgré une hausse notable des interventions policières en 2024, la criminalité globale a enregistré une diminution de 5,5 % sur le territoire. Une tendance encourageante, soutenue par une baisse marquée de 9,1 % des crimes contre la propriété, selon les données rendues publiques par le Service de police de l'agglomération de Longueuil (SPAL).
En première ligne de ces résultats positifs : la lutte contre les vols de véhicules, une problématique fortement ressentie par la population. Grâce à des efforts soutenus et au déploiement de projets stratégiques, les vols de véhicules ont reculé de 36,7 % en un an. Ces opérations ont visé directement les réseaux criminels actifs dans la région, aboutissant à de nombreuses perquisitions et arrestations.
Le directeur du SPAL, Patrick Bélanger, fait remarquer que le SPAL mise également sur une approche multidisciplinaire pour répondre aux enjeux de sécurité publique.
Une illustration concrète : l’opération Soprano, déployée au printemps dernier, a mobilisé enquêteurs, patrouilleurs et membres de la Brigade d’intervention multidisciplinaire afin de contenir une montée des événements violents. Cette synergie s’est poursuivie dans le cadre de l’opération CENTAURE, qui a permis de renforcer la présence policière sur le terrain.
Autre évolution notable : la transformation du Groupe d’Intervention (G.I.) en Groupe Tactique d’Intervention (G.T.I.), également survenue au printemps. Cette restructuration stratégique vise à optimiser la réponse policière lors de situations critiques, en misant sur une plus grande efficacité opérationnelle.
Hausse des pockets calls…
En 2024, la centrale 911 a connu une activité record avec 163 682 appels traités, dont 98 944 destinés directement au Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL), soit une hausse de 12 % par rapport à l’année précédente.
Cette augmentation s’explique en grande partie par l’inclusion, pour la première fois, des appels sans vocal – qu’on appelle les pocket call – qui représentent à eux seuls près de 9500 incidents. Sur l’ensemble des appels dirigés vers le SPAL, 74 501 ont nécessité le déploiement d’au moins une autopatrouille.
Plus de 28 000 dossiers ont été ouverts par les patrouilleurs en 2024, dont près de 4200 qui ont été ultimement soumis à la Cour.
Violence armée
Cependant, la violence armée demeure une source de préoccupation : 15 événements impliquant des coups de feu ont été recensés sur le territoire. Pour contrer cette tendance, un plan multisectoriel a été déployé, notamment à travers le projet SOPRANO, qui a mené à 122 arrestations et à la saisie de 16 armes à feu.
Fraude envers les aînés
Autre point d’attention : la fraude. Si les affaires globales sont restées stables, la victimisation des aînés est en forte hausse, ces derniers représentant près de 50 % des cas rapportés. Les fraudeurs utilisent principalement des stratagèmes de type faux représentants, une méthode qui préoccupe grandement le SPAL. Des campagnes de prévention ciblée ont été renforcées afin de protéger les personnes les plus vulnérables.
Sécurité routière
Du côté de la sécurité routière, le nombre total de collisions est en baisse en 2024, mais le nombre de collisions mortelles, notamment parmi les usagers vulnérables, demeure préoccupant. Sept personnes ont perdu la vie à la suite d’une collision sur les routes de l’agglo en 2024, soit 3 piétons, 2 motocyclistes, un cycliste et un automobiliste.
Le SPAL réaffirme que l’amélioration du bilan routier reste une priorité organisationnelle, justifiant la poursuite d’interventions soutenues sur l’ensemble du réseau routier.
Délinquance juvénile
Concernant la délinquance juvénile violente, bien que le nombre d’incidents ait légèrement diminué, la proportion de jeunes impliqués reste stable. Pour contrer ce phénomène, le SPAL poursuit ses actions de prévention auprès des jeunes, notamment via les intervenants du Groupe Contact, les policiers RÉSO et ceux de la Section prévention, vigilance et relation avec la communauté.