« Brossard de demain » : le conseil adopte les balises et outils de développement

Brossard a adopté à majorité les règlements révisant le plan d'urbanisme, dont deux plans particuliers d'urbanisme (PPU) et des règlements d’urbanisme afin d’encadrer le développement et redéveloppement sur son territoire, particulièrement en phase avec la vision du futur centre-ville.

«On ouvre la voie à la mise en place d’outils qui vont nous guider dans le développement, et on entre dans la levée du Règlement de contrôle intérimaire (RCI). On a voulu prendre du recul et aujourd’hui on franchit une étape très importante et j’en suis très fière», a exprimé la mairesse Doreen Assaad en début de séance du conseil le 2 juillet. 

Ces changements établissent des balises notamment en matière de densité, de hauteur, de type de bâtiments, d’espaces verts dans les secteurs autour des stations du REM et le long du boul. Taschereau.

Les densités plus élevées se situeront au coeur des secteurs à redévelopper et des aires TOD, près des stations du REM et des principaux boulevards. 

Brossard s’engage avec des mesures favorisant la mobilité durable, collective et active et ajoutera des rues et des liens de mobilité dans les projets à venir. Des ratios de stationnement sont déterminés afin de minimiser les impacts des projets dans les quartiers existants.

«Il s’agit du point culminant de plusieurs années de travail et nous pourrons désormais donner vie à une vision d’aménagement réfléchie, cohérente, équitable et évolutive», a ajouté Mme Assaad.

Le conseiller de l’opposition Claudio Benedetti a demandé le vote lors de l’adoption de la modification du plan d’urbanisme mettant à jour la vision d’aménagement, de la modification du règlement sur les plans d’implantations et d’intégration architecturale (PIIA) et de la modification du règlement de zonage pour assurer une concordance au plan d’urbanisme. 

M. Benedetti et sa collègue élue indépendante Xixi Li ont voté contre. 

La conseillère municipale Sophie Allard a pour sa part souligné cet «énorme projet» sur lequel la Ville travaille depuis longtemps; un processus au cours duquel les citoyens ont été consultés, depuis 2021.

Des ajustements ont d’ailleurs été apportés à la suite de la consultation publique du 20 juin, à laquelle 180 citoyens ont assisté. 

Secteur Saint-Laurent

Une modification au règlement de zonage a inquiété des résidents du secteur Saint-Laurent, particulièrement concernant le sort du terrain vacant derrière le CHSLD Marcelle-Ferron, le long du fleuve.

Ils craignaient notamment qu’un usage «habitation» soit priorisé à un usage «institutionnel».

Le directeur général Guy Benedetti a expliqué que ces deux usages sont actuellement permis et le demeureront, mais que la Ville effectue un resserrement. 

Avant l’adoption par le conseil mardi soir, les habitations résidentielles de 4 à 10 étages étaient permises, et un minimum de 40 logements était imposé. La Ville ajoute dorénavant une restriction selon laquelle seuls les projets par «usage conditionnel» seront autorisés. 

«Si le propriétaire veut faire un usage H [habitation], il doit déposer un projet, et c’est plus restrictif. Dorénavant, ce sera un maximum de densité, de 57 unités. Et on exige un accès à la rive. On vient être plus restrictif et mieux encadrer», précise M. Benedetti.

Les projets reçus seront analysés par le Comité consultatif d’urbanisme, qui émettra des recommandations au conseil.

La mairesse a assuré qu’aucun projet n’est actuellement dans les plans pour ce terrain, qui n’appartient pas à la Ville. 
Des résidents s’inquiètent aussi, avec l’arrivée continuelle de nouveaux logements, de l’importance accordée aux espaces verts dans ce secteur enclavé entre le fleuve et le boul. Marie-Victorin.   

«Nous avons une vision des espaces verts pour le secteur Saint-Laurent, même le boulevard en soi pour que ça devienne un espace convivial, sécuritaire et vert, même si ça ne sera pas bien sûr un parc. On parle d’un verdissement important, et deux parcs sont prévus dans le secteur», a répondu la mairesse Assaad.

Ces deux parcs sont les parcs Saint-François et des Berges.   

En 2021, Brossard avait imposé un avis de réserve foncière sur ce terrain vacant, ce qui y interdisait toute construction, amélioration ou addition. 

Des résidents sont aussi préoccupés par des enjeux de sécurité, évoquant des vols et des «activités illicites» qui se dérouleraient dans une tour résidentielle. La conseillère municipale du secteur Sophie Allard avait d’ailleurs tenu une rencontre à ce sujet avec des résidents et des membres du Service de police de l’agglomération de Longueuil.