Brossard et le REM : le conseil réclame le retour les autobus 45 et 90
Une panne survenue le 18 mars a ramené le service temporaire de navettes qui avait pris fin la veille. (Photo : Le Courrier du Sud – archives)
Après la sortie publique de la mairesse Doreen Assaad, l'ensemble du conseil de Brossard a approuvé une résolution sollicitant une révision de l’entente d’exclusivité du REM qui empêche la circulation des autobus sur le pont Samuel De-Champlain. Les élus réclament le retour permanent des lignes d’autobus express 45 et 90.
Les mesures temporaires déployées récemment par la CPDQ Infra afin d’accommoder les usagers du REM ne suffisent pas, aux yeux du conseil. Selon les élus, les pannes répétées survenues cet hiver ont démontré la pertinence d’une offre complémentaire de transport collectif afin d’assurer un lien entre Brossard et le centre-ville de Montréal.
«Il faut ramener les bus express en parallèle et en tout temps. Je ne les vois pas comme une compétition mais une complémentarité, a exposé la mairesse Doreen Assaad, en début de séance le 18 mars. Quand les gens ont besoin de se rendre à Montréal ou à Brossard à un temps fixe, s’ils ne peuvent pas se fier au REM, ils vont retourner à la voiture.»
La résolution invite la CDPQ Infra à «prendre en compte l'expérience brossardoise dans le déploiement de futurs projets, en intégrant dès la planification des solutions flexibles et adaptées aux besoins».
Chevrier et stationnement
La résolution demande aussi que soient étudiés des scénarios pour la réouverture du terminus Chevrier, fermé dans la foulée de l’inauguration du REM.
«Dans mon secteur il y a des gens qui ont déménagé près du boul. Chevrier parce que le stationnement était là et qu’ils pouvaient prendre le bus», a exposé Christian Gaudette. Le stationnement comptait près de 2300 places.
Le conseil souhaite aussi voir une augmentation du nombre de places de stationnement incitatif à la station Panama.
« Continuer de faire pression »
La conseillère municipale indépendante Xixi Li a reproché à la mairesse de manquer de proactivité dans ce dossier. Lors d’une précédente séance du conseil, Mme Li avait soumis une résolution demandant des améliorations du REM. Elle s’était prononcée aussi sur l’enjeu en 2023.
La conseillère Sophie Allard a assuré que des gestes ont été posés par l’administration municipale depuis les débuts [de l’entrée en service] du REM et que plusieurs enjeux ont été soulevés.
«Malheureusement, on ne sent pas d’écoute du côté de CDPQ-Infra. Je pense que les gens étaient prêts à accepter que ça allait coûter un peu plus cher, qu’il faudrait faire un transfert. On nous vantait que l’on sauverait tellement de temps, mais force est de constater que la fiabilité est décevante. […] C’est important de continuer de faire pression.»
«Ultimement, cette résolution est pour le REM, on veut que ça fonctionne, a ajouté Patrick Langlois. Il faut redonner confiance dans le transport collectif.»
Station Chevrier ?
Se disant en faveur de l’ensemble de la résolution, l’élu Claudio Benedetti aurait souhaité que le conseil profite de cette occasion pour réclamer l’ajout une station Chevrier au REM.
Il a rappelé les représentations qu’il avait faites à cet égard en 2018, alors que le site répondait à tous les critères pour accueillir une station.
La mairesse Assaad a jugé que d’ajouter une telle requête «diluerait le message» du conseil. «Je n’aime pas mélanger tout, c’est contre-productif», a-t-elle soulevé.
«Avec le monopole du REM, ils prennent notre population en otage. C’est désolant du côté humain, pour un entêtement qu’on n’arrive pas à comprendre.»
-la conseillère municipale Sophie Allard