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Broussailles, herbes séchées ou fleurs ? : Longueuil revient sur sa décision d’obliger un résident à tout couper

le samedi 05 novembre 2022
Modifié à 11 h 08 min le 03 novembre 2022
Par Sylvain Daignault, Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

La Ville de Longueuil exigeait de ce propriétaire du boulevard Gaétan Boucher qu’il nettoie la portion avant de son terrain. (Photo gracieuseté)

Il y a quelques semaines, Anatoly Khomenko, qui habite sur le boulevard Gaétan-Boucher, dans l’arr. de Saint-Hubert, a reçu un avis de la Ville de Longueuil lui ordonnant de nettoyer son terrain avant le 14 novembre. La Ville alléguait alors qu’il s’agit de broussailles et d’herbes séchées. Dans un revirement de situation inattendu, la Ville revient sur sa décision et confirme qu’il s’agit de plantes et de fleurs ornementales.  

Dans un avis de la Ville datée du 13 octobre, on signale à M. Khomenko que lors d’une inspection effectuée le 22 septembre, la Ville a constaté que son terrain du 4390, boulevard Gaétan-Boucher, «n’est pas conforme à notre réglementation sur les nuisances.» 

Ce règlement stipule que «constitue une nuisance et est strictement défendu, le fait par un propriétaire, locataire ou occupant d’un terrain bâti ou non, d’y laisser pousser ou d’y retrouver des branches, broussailles, herbes séchées, […], ou de ne pas maintenir son terrain en bon état de propreté.»

Selon le propriétaire du terrain, celui-ci contribue à maintenir la biodiversité indigène québécoise. (Photo gracieuseté)

Dans l’avis reçu par M. Khomenko, on ajoute que de laisser pousser des herbes à une hauteur de plus de 30 centimètres sur un terrain vacant, et à une hauteur de 15 centimètres ou plus sur un terrain construit, est aussi une nuisance.

Or, selon M. Khomenko, ce ne sont pas des herbes qui recouvrent son terrain, mais des fleurs et des arbustes.
Le propriétaire se désole que la Ville réduise à néant ses efforts pour améliorer la biodiversité. «Après avoir investi plusieurs heures et dollars en aménagement de notre cour avant, nous devons tout raser», a-t-il déploré, dans une discussion tenue le 25 octobre.

Selon M. Khomenko, les cours comme la sienne combattent les vagues de chaleur, les plantes aidant à maintenir le sol plus frais, aident à maintenir la biodiversité indigène québécoise – la majorité des plants sont indigènes – en plus d’aider les insectes pollinisateurs et d’économiser l'eau potable.

Revirement de la Ville
Le 25 octobre dernier, le Courrier du Sud a contacté la Ville de Longueuil dans le but d’avoir des explications. 
Dans un courriel envoyé au journal le 3 novembre par la Direction de l’Aménagement et de l’urbanisme, l’inspecteur Florian Collet écrit : «Après vérification de l’adresse sur place, j’ai pu constater qu’effectivement, il s’agit de plantes et de fleurs ornementales. De ce fait, le dossier est clos, nous n’irons pas plus loin.»

M. Khomenko pourra garder son jardin de fleurs à l’avant de sa maison a décidé la Ville de Longueuil. (Photo gracieuseté)

Informé par le Courrier du Sud de la décision de la Ville, M. Khomenko se réjouit de ce revirement de situation. «La Ville partage souvent des informations sur Facebook sur l’importance d’aider les insectes polinisateurs et d’économiser l’eau. Mes efforts vont dans cette direction. C’est pourquoi l’avis de la Ville ne faisait pas de sens à mes yeux», conclut le citoyen bien heureux de pouvoir garder intact son terrain.