Budget 2022-2023: déceptions et autres réactions
Déçu du budget provincial 2022-2023, le candidat du Parti Québécois dans Marie-Victorin Pierre Nantel déplore la «courte vue» du gouvernement à l’égard des enjeux liés au coût de la vie.
«Merci pour ce chèque de 500$ par personne. Mais c’est trop peu trop tard pour les gens qui «rushent». 500$, ce n’est rien. Rien non plus sur la crise du logement : c’est décevant dans l’ensemble, soutient le candidat. Surtout que tout ça arrive moins de vingt jours avant l’élection du 11 avril dans Marie-Victorin.»
Le budget du ministre des Finances Éric Girard prévoit un crédit d’impôt de 500$ à tous les adultes qui gagnent un salaire de 100 000$ ou moins. Cette mesure se veut un moyen de compenser les impacts de l’inflation sur le budget des Québécois.
«L’argent donné aux familles sera le même, tant pour une famille faisant moins de 50 000$ qu’une famille faisant jusqu’à 199 998$, relève ainsi M. Nantel. Ce n’est pas le type de mesure dont je suis le plus fier comme social-démocrate.»
Le candidat considère la place faite aux soins à domiciles dans le budget comme une «occasion manquée». «On aurait pensé que le gouvernement de la CAQ aurait compris toute l’importance pour notre société d’entreprendre le virage vers les soins à domiciles», avance-t-il.
Le PQ, qui proposait au minimum d’investir 1 G$ par année dans le Fonds des générations pour se préparer à la transition et l’adaptation aux changements climatiques, voit également la transition vers une économie durable comme une «autre grande oubliée» du budget de la Coalition avenir Québec.
Le budget a ajouté un milliard de dollars dans les cinq prochaines années au plan de lutte contre les changements climatiques du gouvernement. Le Plan pour une économie verte devrait ainsi bénéficier d’un montant de 7,6 milliards sur cinq ans.
À lire aussi: Crédit d'impôt de 500$: «Une aide qui sera la bienvenue», juge Shirley Dorismond
Critiques et avancées pour le logement
En matière de logement, l’Union des municipalités du Québec se réjouit de l’ajout de 247 M$ au programme AccèsLogis Québec ainsi que la bonification de 100 M$ du Programme d’habitation abordable du Québec.
«On a grand espoir qu’on pourra régler une bonne fois pour toutes l’arriéré qui perdurait depuis plus de 10 ans en logement social, soutient le président de l’UMQ Daniel Côté. Malgré ces mesures, il faut poursuivre le travail collectivement pour régler le déficit structurel en logement partout au Québec.»
La Fédération québécoise des municipalités (FQM) voit également d’un bon oeil les investissements de 634 M$ répartis dans différentes mesures pour améliorer l’accès au logement, dont la construction de 1 000 unités de logement abordable.
Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) se fait pour sa part hautement plus critique à l’égard du budget 2022-2023.
«Comment le gouvernement Legault peut-il ignorer aussi grossièrement la crise du logement? Comment peut-il abandonner ainsi des milliers de ménages locataires désespérés?» a réagi la porte-parole du regroupement, Véronique Laflamme.
Le FRAPRU déplore une «absence d’investissements» pour la réalisation de nouveaux logements dans le programme de logement social et communautaire AccèsLogis.
«La ministre de l’habitation continue d’affirmer que le programme se poursuit en complémentarité du nouveau Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ), mais le budget ne lui donne ni les moyens de finaliser enfin la totalité des milliers logements déjà annoncés», poursuit Mme Laflamme.
Selon le FRAPRU, 350 M$ pour construire des logements pour les ménages à revenus faibles et modestes, «ce ne sont pas des sommes importantes, c’est très loin de répondre aux besoins urgents». Le regroupement demandait le lancement d’un grand chantier de 50 000 logements sociaux en 5 ans, dont 10 000 en 2022-2022.
«Le gouvernement pose des gestes encourageants pour combler le déficit en logement social et communautaire, expose quant à elle la présidente de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) Valérie Plante. Dans le contexte de la crise du logement qui afflige les plus démunis et les familles, il faudra néanmoins poser des gestes supplémentaires pour assurer l'abordabilité dans la région métropolitaine».
Bel accueil de l’UMQ et de la FQM
Selon la CMM, le budget met la table pour la relance à court terme, notamment quant au transport en commun, au développement économique et au logement social et abordable.
«Des mesures structurantes à plus long terme demeurent néanmoins nécessaires, dont la protection et la mise en valeur des milieux naturels dans le cadre de la Trame verte et bleue», mentionne-t-on.
Au chapitre du développement économique, la CMM salue les investissements de 4,2 G$ sur six ans visant différentes mesures pour accroître la productivité et l’innovation, pour poursuivre le virage numérique et assurer l’intégration en emploi des personnes immigrantes.
L’Union des municipalités du Québec et la Fédération québécoise des municipalités ont d’ailleurs réservé un accueil plutôt positif au budget de la CAQ.
Toutes deux soulignent l’aide de 293 M$ sur deux ans aux organismes de transport collectif qui ont connu des baisses d’achalandage durant la pandémie, ainsi que le soutien pour le transport aérien et le transport interurbain.
«C’est une bonne nouvelle pour maintenir le service d’ici à un retour à la normale en 2024», a souligné le président de l’UMQ Daniel Côté.
Les 255 M$ sur cinq ans appuyant le transport aérien régional, les 20 M$ en 2023 pour poursuivre le soutien au transport interurbain par autobus, tout comme les 250 M$ sur cinq ans pour préparer le secteur du tourisme à la relance sont parmi les mesures bien reçues par l’UMQ.