Budget 2025-2026 : des « angles morts », dit Catherine Fournier

La mairesse Catherine Fournier (Photo: Le Courrier du Sud - archives)
Si la mairesse Catherine Fournier se réjouit des appuis financiers que Québec offre aux entreprises et à l’économie dans son budget 2025-2026, elle considère que l’exercice budgétaire n’offre pas plus d’outils aux villes pour faire face aux défis que sont la crise climatique, la crise en habitation et la hausse de l’itinérance.
«Face à l’ampleur de la crise, je salue la décision du gouvernement d’accroître les investissements pour soutenir les entreprises touchées par les tarifs douaniers, dans une optique de diversification des marchés et d’appui à la recherche et l’innovation dans les secteurs stratégiques prioritaires, dont l’aérospatiale», a souligné d’entrée de jeu Mme Fournier.
Malgré les demandes des villes, «nous constatons cependant plusieurs angles morts dans le financement des besoins croissants qui nous incombent», soulève-t-elle.
Elle dit espérer que Québec réclamera du fédéral les transferts additionnels, notamment pour la réfection des infrastructures d’eau et le développement du logement à but non lucratif, «afin d’éviter de frapper un mur».
Elle se désole toutefois d’une baisse de l’appui aux villes concernant la mise à niveau des infrastructures de production d’eau potable et de traitement des eaux usées. À Longueuil, les investissements nécessaires en la matière sont de l’ordre de 3 G$.
La mairesse déplore aussi qu’aucun montant n’ait été alloué pour aider les villes à faire face aux inondations causées par ruissellement urbain, lors de fortes pluies. «Bien que 48,4 M$ sur cinq ans soient prévus dans le présent budget, dont 18,9 M$ pour consolider la capacité d’action en sécurité civile, l’envergure du défi climatique dépasse largement les ressources mobilisées», expose le communiqué.
En matière d’habitation et d’itinérance, Longueuil salue les 228 M$ sur trois ans pour assurer le maintien du parc d’habitations à loyer modique, les 175 M$ sur cinq ans pour rehausser le soutien à l’hébergement des personnes vulnérables ainsi que la bonification du Programme de supplément au loyer.
Québec a cependant raté une occasion d’investir davantage en matière de nouveaux logements sociaux et communautaires, selon Mme Fournier.
« Budget décevant »
La Maison La Virevolte juge le budget «décevant» pour le milieu communautaire.
«La Fédération québécoise des organismes communautaires Famille et ses membres attendent depuis 2019 que le gouvernement Legault donne suite, comme il s’y était initialement engagé, à l’ensemble des « recommandACTIONS » de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse», soutient l’organisme de Longueuil.
Il rappelle que la Commission recommandait notamment de bonifie, à un minimum de 200 000$ par an le financement à la mission accordé aux organismes communautaires Famille du Québec.
Cette cible «n’a toujours pas été atteinte à ce jour et […] le gouvernement ne prévoit pas l’atteindre avant 2027-2028, soit près d’une décennie trop tard», accuse-t-on.
«Le tissu social continuera de s’effriter sans des investissements massifs pour répondre aux nombreuses crises sociales qui secouent le Québec. C'est inacceptable!» craint la Maison la Virevolte.