Catherine Beauchemin-Pinard, championne de judo… et de nutrition !
À moins de deux mois des Jeux olympiques de Paris, la judoka Catherine Beauchemin-Pinard a lancé son livre Nourrir son corps le 25 juin. En publiant cet ouvrage à la fois biographie et essai sur la nutrition sportive, la médaillée de bronze des Jeux de Tokyo souhaite partager son vécu et inciter les jeunes «à rêver grand, à être bien dans leur corps et à continuer à travailler fort».
Avant de se rendre sur le tatami afin de combattre avec les meilleures athlètes au monde, Catherine Beauchemin-Pinard doit s’assurer de ne pas peser plus de 63 kg. Cela signifie donc des coupes de poids et tout ce que cela implique : gestion de ce qu’elle mange, régime et déshydratation.
«Ç’a été ça la racine de mon livre, je voulais partager cette histoire-là de perte de poids, parce que c’est quelque chose, je pense qu’on ne voit pas quand je compétitionne aux Jeux, au grand écran», explique-t-elle.
L’athlète de l’arr. de Saint-Hubert indique qu’elle peut participer jusqu’à 10 compétitions dans une année.
«Ça veut dire 10 coupes de poids dans l’année. Ça peut créer un effet yo-yo. Généralement, la première coupe de poids n’est pas la plus dure. C’est la 2e, la 3e, la 4e, la répétition et le sentiment des fois de te sentir privé, quand tu fais une déshydratation et que tu ne bois pas pendant une journée», relate-t-elle.
«Je n’étais plus heureuse»
Elle évoque dans son livre son expérience et ses propres difficultés dans la gestion de son poids, qui, à l’époque où elle combattait chez les moins de 57 kg, lui ont amené d’importantes réflexions. Notamment, alors qu’elle avait dû perdu 10 kg en un mois – «je ne le conseille pas à personne», soutient-elle – et à la suite d’une «grosse déshydratation».
«Je n’étais plus heureuse dans la vie en général, je n’aimais plus mon sport. C’était rendu une tâche. Ç’a été un gros déclencheur. Je pense que si j’étais resté chez les 57 kg, j’aurais juste arrêté le judo», estime la judoka.
Elle admet en toute humilité qu’il y a encore des moments où c’est plus difficile – «surtout après Noël», dit-elle en riant –, mais que l’important, c’est que ça ne devienne pas un problème à chaque compétition.
«C’est dur de gérer un poids. C’est dur de dire, à telle date, telle heure, je vais faire 63 kg.»
–Catherine Beauchemin-Pinard
La femme de 30 ans rejette en outre la notion que certains comportements alimentaires soient des sacrifices nécessaires pour être athlète.
«À la fin de la journée, un athlète accompli est un athlète qui est bien dans son corps, un athlète qui mange bien, qui est en forme, et oui, il y a certains sacrifices, mais ça ne doit pas impacter tout ton environnement social, tes amis, ta famille. Il faut que tu sois bien dans ta tête, dans ton corps, pour bien performer», affirme-t-elle.
Et au-delà du poids, Catherine Beauchemin-Pinard souhaite que les lecteurs s’inspirent de son histoire, de son vécu, des défis qu’elle a surmontés.
«Si je suis capable d’amener une personne à se dépasser, à atteindre ses grands objectifs, à se sentir mieux dans sa peau, mon objectif est atteint!»