Catherine Fournier: entretien avec la plus jeune députée de l'Assemblée nationale
POLITIQUE. Catherine Fournier a officiellement été assermentée le 13 janvier comme députée de Marie-Victorin. À 24 ans, elle devient ainsi la plus jeune femme à siéger à l'Assemblée nationale.
La nouvelle députée péquiste s'est vue confier les dossiers de la protection du consommateur et de l'habitation. Elle sera également chargée de coprésider la campagne de financement du Parti québécois (PQ).
Le Courrier du Sud s'est entretenu avec la jeune politicienne au sujet de son parcours de militante souverainiste et de ses nouvelles fonctions de députée.
Que pensez-vous de vos responsabilités en tant que porte-parole de l'opposition officielle dans les dossiers de l'habitation et de la protection du consommateur?
«Jean-François Lisée m'a chargé du dossier de l'habitation en raison de mes engagements lors de la campagne électorale, notamment sur les logements sociaux. C'est un dossier qui touche tout particulièrement les gens de la circonscription. Dans Marie-Victorin, près de 70% des citoyens sont locataires, ce qui est beaucoup plus élevé que la moyenne québécoise. Je trouve ça vraiment bien d'avoir l'occasion de travailler là-dessus parce qu'il y a beaucoup à faire. Pour ce qui est la protection du consommateur, c'est un enjeu qui touche les gens dans leurs quotidiens et c'est quelque chose d'extrêmement concret. Je peux notamment citer le dossier des points Air Miles que le PQ a amené en chambre à la dernière session.»
Quels seront vos priorités pour votre premier mandat comme députée de Marie-Victorin?
«Nous allons bien sûr travailler sur le dossier des logements sociaux, mais aussi sur d'autres enjeux ciblés lors de la campagne, notamment la mise sur pied d'une clinique de super-infirmières. Je compte mettre en branle tous les engagements que j'ai pris auprès des gens de Marie-Victorin dès mon premier mandat et mettre la table pour les élections de 2018.»
D'où vient votre intérêt pour la politique?
«C'est venu sur le tard. Il y a quelques années, je n'aurais jamais pensé me présenter comme députée. Je ne viens pas d'une famille très politisée, mais je me suis toujours intéressée à l'actualité. Vers 8 ou 9 ans, j'ai commencé à lire le journal pratiquement tous les jours et à m'intéresser à la chose publique. Quand je suis arrivée au cégep, j'ai rencontré des gens très engagés en politique et de fil en aiguille, j'ai commencé à m'impliquer. Je suis devenue militante pour le Bloc et le PQ. En 2015, plusieurs personnes de mon entourage m'ont encouragée à me présenter pour le Bloc, parce qu'il n'y avait pas beaucoup de jeunes et de femmes. C'est durant la campagne fédérale que j'ai réellement eu la piqûre pour la politique. J'ai compris à quel point on pouvait faire la différence.»
Quelle figure politique vous inspire-t-elle le plus?
«Comme la majorité des gens au PQ, je dirais René Lévesque. C'est une figure mythique de la politique au Québec et c'est son héritage que nous défendons. Quand on se rend compte de tout ce qui a été fait depuis la fondation du parti, c'est incroyable de voir tout le chemin parcouru. Bien sûr, je ne l'ai pas connu, mais je retiens de lui que c'était quelqu'un qui voulait aider les autres. Pour lui, l'indépendance du Québec était un moyen et non une fin, et je pense la même chose. Il a également fait beaucoup de choses pour Longueuil parce que c'était un député du coin. Je suis fière de faire un peu partie de cet héritage.»
Quels membres du caucus péquiste vous ont offert le plus leur support?
«Je suis très proche du député de Verchères, Stéphane Bergeron, puisque j'ai travaillé sur son exécutif quelque temps. Il a été député fédéral à Ottawa et ministre à Québec, il possède beaucoup d'expérience. C'est certain que je le considère un peu comme mon mentor. Nicolas Marceau est aussi un bon ami, il m'a beaucoup aidée lors de l'investiture et pendant ma campagne.»
On entend souvent que les femmes et les jeunes sont trop peu nombreux à s'impliquer en politique. Que pensez-vous pouvoir amener de différent à l'Assemblée nationale en tant que jeune députée?
«C'est certain que le fait d'avoir un profil différent amène une perspective différente sur certains enjeux de société. S'il n'y avait pas eu de femmes au parlement, je ne suis pas certaine qu'il y aurait eu un jour les garderies à 5$. Une femme de 24 ans et un homme de 60 ans auront nécessairement un point de vue différent, c'est normal. Je crois qu'il est important que le parlement soit représentatif de la population. À ce chapitre-là, je peux amener quelque chose au caucus péquiste et à l'Assemblée nationale.»