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Catherine Fournier est la victime d’Harold LeBel

le mardi 18 avril 2023
Modifié à 11 h 10 min le 18 avril 2023
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

La mairesse Catherine Fournier. (Photo: Le Courrier du Sud - Denis Germain)

Catherine Fournier a accepté de révéler qu’elle était la victime d’Harold LeBel. L’ancien député du Parti québécois (PQ) a été reconnu coupable d’agression sexuelle, au terme d’un procès fort médiatisé, le 26 janvier.

L’identité de la victime était jusque-là protégée par une ordonnance de non-publication. Mme Fournier a elle-même demandé, lors d’une audience au palais de justice de Rimouski le 23 mars, que cette ordonnance soit levée en ce 18 avril, date de sortie d’un documentaire relatant les dessous de cette affaire judiciaire. 

Le documentaire sera d’ailleurs présenté aux médias ce mardi.

Sur les médias sociaux mardi, elle dit avoir choisi de prendre la parole pour «faire oeuvre utile» et «faire bénéficier à d’autres personnes de ce que j’ai appris en contribuant à démystifier cet inconnu que représente le parcours d’une personne victime d’agression sexuelle à travers le système judiciaire, en espérant que du positif puisse finalement émerger de ces tristes événements».

Son identité avait été dévoilée contre son gré lors de l'arrestation d'Harold LeBel en décembre 2020.

Dans sa publication sur Facebook, elle y remercie de nombreuses personnes oeuvrant au sein de diverses instances qui l'ont accompagnée dans ce processus.

«Si je formulerai évidemment certaines critiques constructives dans les jours à venir, je tiens d’abord à mettre au clair que je ne regrette en rien mon parcours, bien au contraire, soutient-elle aussi. Je suis fière d’être passée par là et j’en suis sortie la tête haute, bien au-delà du verdict.»

Selon Catherine Fournier, «tous les parcours sont valides. Chaque personne victime est la seule maître de ses choix et de ses décisions».

Rappel des faits

L’agression sexuelle dont a été reconnu coupable Harold Lebel remonte à 2017. 

À son appartement, M. LeBel avait embrassé sans son consentement la victime, qui était à ce moment une collègue de travail au PQ, avait détaché son soutien-gorge et avait tenté d’entrer de force dans la salle de bain où elle s’était réfugiée. Il s’était aussi couché auprès de la victime, dans son lit, et lui avait fait des attouchements non sollicités.  

Après avoir plaidé non coupable et avoir nié les faits, M. LeBel a par la suite assumé la responsabilité de ses gestes et a exprimé de l’empathie.

L’ancien député de Rimouski a été condamné à huit mois de prison, mais a pu sortir après moins de deux mois, notamment parce qu’il s’est montré repentant et ouvert aux recommandations des intervenants durant sa détention.
Il doit vivre en maison de transition et poursuivre la thérapie qu’il a commencée en prison. Il doit respecter de nombreuses conditions.