Catherine Fournier siègera comme indépendante

POLITIQUE. La députée de Marie-Victorin Catherine Fournier a annoncé ce matin qu’elle quittait le Parti Québécois (PQ) et qu’elle siègera désormais comme indépendante. Mme Fournier estime qu’après de longues réflexions elle en est venue à la conclusion que le PQ ne constitue plus le meilleur véhicule pour réaliser l’indépendance du Québec. «Le PQ a ignoré les signaux d’alarme, alors que de très nombreux Québécois ayant voté OUI au référendum de 1995 ont perdu espoir que le pays puisse un jour se réaliser et d’autres se sont mis à douter d’une option qu’ils avait auparavant épousée», a mentionné la députée, lors d’un point de presse tenu lundi matin dans sa circonscription. «Des défaites électorales récurrentes et toujours plus importantes ont contribué à miner cette confiance de la population quant à la capacité du PQ d’accomplir l’objectif pour lequel il a été créé: réaliser l’indépendance du Québec, a-t-elle poursuivi. À force de perdre, le PQ est devenu perdant! Soyons lucide; je sais que je dis tout haut aujourd’hui ce que beaucoup pensent tout bas.» «Il devient parfois nécessaire de brasser les choses et de forcer le jeu, à défaut de quoi, on fait du surplace, a ajouté Mme Fournier. C’est le sens du geste que je pose aujourd’hui.» Ascension rapide Cette nouvelle a de quoi étonner puisque la jeune députée incarnait pour plusieurs le visage d’un renouveau au sein du PQ. Catherine Fournier a été élue pour la première fois en décembre 2016, lors d’une élection partielle qui faisait suite au départ du député péquiste Bernard Drainville. À 24 ans seulement, elle était alors devenue la plus jeune députée à siéger à l’Assemblée nationale. Elle a ensuite rapidement gravi les échelons au sein de la formation souverainiste, héritant de plusieurs dossiers d’importance. Mme Fournier a été réélue au cours des élections générales de 2018, la seule députée de son parti à échapper à la vague caquiste sur la Rive-Sud et est l’une des dix députés du PQ ayant réussi à se faire élire lors de ce scrutin, dans la pire défaite électorale de la formation politique depuis sa fondation. Mme Fournier a par la suite hérité de responsabilités accrues au sein du PQ, alors qu’elle était nommée porte-parole en matière d’économie, d’immigration, de transports, de la réforme des institutions démocratiques, de la condition féminine ainsi que de la métropole. Répercussions à Québec Cette annonce constitue un autre coup dur pour le PQ, alors que la formation ne compte maintenant plus que neuf députés, le reléguant au rang de 3^e groupe d’opposition derrière Québec Solidaire et lui faisant perdre au passage d’importantes somme de financement. Cette décision risque également de provoquer une véritable onde de choc dans la circonscription de Marie-Victorin, bastion péquiste depuis 1985.