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Changement de carrière : l’inventivité de l’ingénieur au service du restaurateur

Il y a 3 heures
Modifié à 13 h 44 min le 29 novembre 2024
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Komi Sokou a ouvert son commerce en juillet. (Photo: Le Courrier du Sud – Ali Dostie)

Ingénieur de profession, Komi Sokou a laissé un travail de consultant pour ouvrir au Marché public de Longueuil Mako Foods, qui propose des céréales sans gluten et des plats préparés notamment à partir de ces produits peu connus au Québec que sont le mil, le sorghio et le fonio. «Si tu veux savoir si ça marche, il faut l’essayer», philosophe-t-il, à propos de ce saut dans le vide.

«Je n’avais jamais travaillé dans un restaurant de toute ma vie, même quand j’étais étudiant! Je suis parti from scratch!, lance M. Sokou. C’est sûr que ça fait peur. Quand j’en ai parlé à ma femme, elle a dit : "tu es fou"! Mais elle a dit oui!» 

Bien qu’elle conserve son métier, sa femme est partenaire avec lui dans cette aventure. Le «Mako» du nom du commerce est formé de l’union des premières lettres du prénom de sa femme et du sien.

Depuis juillet, M. Sokou vit ainsi ce rêve d’intégrer le monde de la restauration; un projet qu’il avait en tête depuis longtemps.

«À 80 ans, je ne voulais pas regretter de ne pas avoir essayé. Si ça marche, tant mieux, sinon, j’aurai appris.»

-Komi Sokou

Saveurs du monde

Sa carrière l’a mené à voyager un peu partout : Afrique, Asie, Mexique, Europe, sans compter les destinations vacances, comme le Maroc.

Pour Komi Sokou, c’était autant d’occasions d’explorer différents univers culinaires. 

«Quand je vais en voyage, j’aime aller dans les coins reculés, où il y a moins de monde, et découvrir les saveurs locales. La cuisine a quelque chose de rassembleur», exprime l’homme originaire du Togo, qui a fait ses études d’ingénierie en France.

Une curiosité qui lui est aujourd’hui bénéfique, alors qu’il veut faire découvrir de nouvelles saveurs dans ses plats. Depuis son ouverture en juillet se distingue déjà un meilleur vendeur : le poké bol au saumon, servi avec sorghio. 

Les clients qui ont beaucoup voyagé, comme au Sénégal ou en Guignée, disent reconnaître certaines de ces céréales.

À son menu s’ajoutent divers produits, comme un jus d’hibiscus qu’il a entièrement conçu, des soupes, etc.
Il a aménagé lui-même son kiosque du Marché public, enseigne lumineuse incluse. Le look est si professionnel que certains clients croient que Mako Foods est une chaîne. «J’ai tout fait, sauf l’électricité», dit-il fièrement.

Le commerce au Marché public. (Photo : Le Courrier du Sud - Ali Dostie)

Il a réussi à utiliser tout l’espace de ce local plutôt exigu. «En Amérique du Nord, on aime les grands espaces,  mais si vous allez en Chine, vous pouvez voir une femme dans un tout petit kiosque dans la rue, qui a ses marmites accrochées au toit, qui peut tout faire sans se déplacer.»

L’ingénieur en lui

Komi Sokou s’aperçoit que, bien qu’il ait quitté son précédent métier, l’ingénieur de développement n’est jamais bien loin, tant pour ces considérations bien pratiques que pour la créativité inhérente aux deux professions.

«Tous les plats, on les a testés. On brainstorme, on fait des plans d’expérience, illustre-il. Le côté ingénieur prend toujours le dessus.»

Il remarque aussi que son bagage d’ingénieur l'a aidé à améliorer l’efficacité de son service à la clientèle, en faisant à l’avance des portions de ses ingrédients pour la confection des plats.

Au cours de sa carrière d’ingénieur, Komi Sokou a œuvré au sein de cinq entreprises. De son expérience chez Bosch, il dit avoir retenu notamment la rigueur, et de celle chez BRP Consultant, le volet humain, qui l’a fait grandir. 

Les bons débuts de Mako Foods semblent donner espoir à Komi Sokou, et il assume pleinement ce changement à 180 degrés dans sa vie. D’ici deux ans, il aimerait peut-être ouvrir une deuxième installation.  

 

 

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