Charles Richard-Hamelin et I Musici: Avec la finesse de Chopin
CLASSIQUE. «Avec Chopin, on ne se tanne jamais.» Le pianiste Charles Richard-Hamelin interprétera le Concerto no 2 du célèbre compositeur avec l'ensemble I Musici de Montréal, lors du concert Incontournables romantiques, au Théâtre de la Ville, le 2 avril. Cette pièce, il l'a joué une vingtaine de fois en concert depuis que son interprétation de celle-ci lui a permis de remporter le 2e prix du prestigieux Concours Chopin, à Varsovie.
L'ensemble I Musici de Montréal, dirigé par Jean-Marie Zeitouni, en tournée avec ce spectacle de Rimouski à Sept-Iles en passant par Saint-Jean-sur-Richelieu, offrira également Scherzo pour orchestre à cordes du compositeur québécois André Prévost ainsi que la Sérénade pour cordes de Tchaïkovski.
Quant au concerto de Chopin, il «offre assez de liberté dans l'interprétation» pour ne pas lasser le pianiste de le jouer. «Si c'était une pièce ordinaire, je ne dis pas, mais là!», lance celui qui a consacré un premier album à des œuvres de ce compositeur.
Plus Chopin ou Liszt?
Chopin est un compositeur incontournable chez les pianistes. «Certains sont plus Liszt, d'autres plus Chopin, comme il y a ceux qui sont Beatles et d'autres Rolling Stones. J'ai toujours été Chopin, pour sa subtilité et sa finesse, même s'il est un peu moins orchestral», souligne celui qui s'est mérité le prix Krystian Zimmerman pour la meilleure interprétation d'une sonate au Concours international de piano Frédéric-Chopin, en octobre 2015.
Chopin offre aussi cet équilibre entre une œuvre «très classique dans la forme, mais qui permet une grande liberté dans un cadre travaillé». Ce qui ne prive pas la pièce de ses difficultés techniques, particulièrement dans le troisième mouvement, note l'artiste, après avoir décrit le deuxième mouvement comme une «déclaration d'amour magnifique».
À travers le monde
Charles Richard-Hamelin revient à peine d'une série de huit concerts en Pologne – pays de Chopin! – où il a remporté le concours il y a quelques mois. «Il y avait une certain nostalgie de retourner jouer dans la même salle. C'était assez spécial.»
Qu'il se produise devant 60 ou 1000 personnes, les mêmes plaisirs et défis demeurent. Il admet tout de même que certaines salles peuvent comprendre un certain lot de stress, comme celle remplie par 2500 personnes lorsqu'il a joué à Séoul. Une salle avec une acoustique particulière ou un piano d'une grande valeur peut aussi ajouter une petite touche magique à son expérience, admet le pianiste.
Le jeune pianiste a déjà vu certains de ces rêves réalisés depuis le tourbillon de concerts et reconnaissances qu'a suscité le Concours Chopin. Fort d'une maîtrise à la Yale School of Music, il achèvera sous peu sa formation de perfectionnement au Conservatoire de musique de Montréal. Malgré son solide bagage, il estime avoir encore à apprendre et de nombreux musiciens à découvrir.
Son agenda est déjà assez bien rempli pour la prochaine année qui lui réserve 80 concerts dans 10 pays différents, faisant ainsi mentir la Miss Pepsi de Robert Charlebois: il a couru les concours, il a tout gagné… mais ça n'a pas rien donné.