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Chats errants : une citoyenne déplore l’« inaction » de la Ville

Il y a 6 heures
Modifié à 10 h 43 min le 25 avril 2025
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

La Brossardoise retrouve fréquemment sur son terrain de très jeunes chatons décédés. Des chats se noient aussi dans sa piscine. (Photo : gracieuseté)

Une Brossardoise n’en peut plus de subir les répercussions de l’habitude de sa voisine de nourrir les nombreux chats errants du quartier. Aux problèmes de salubrité, aux bris récurrents de son mobilier extérieur, aux excréments sur le terrain et aux dommages dans le jardin s’ajoute la triste découverte de bébés chats morts et des noyades répétées dans sa piscine. Du même coup, elle dénonce l’inaction de la Ville.

Ce ne sont pas que deux ou trois chats errants que nourrit sa voisine. Il peut y en avoir huit simultanément sur le terrain et cela dure depuis cinq ans. Malgré ses interventions auprès de la principale intéressée, son comportement demeure inchangé. 

En février, la citoyenne s’est adressée à la conseillère municipale de son district, Xixi Li, dans l’espoir de faire respecter le règlement municipal selon lequel il est interdit de nourrir les chats errants. 

Quelques jours plus tard, l’élue a transmis à la citoyenne un courriel de Services Brossard, contenant un message des Travaux publics. Celui-ci rappelle l’existence du programme de Capture, Stérilisation, Remise en liberté et Maintien dans la colonie (CSRM), mis en œuvre en collaboration avec la SPCA Roussillon afin de contrôler la surpopulation de chats errants. 

Il y est expliqué que plusieurs résidents de son quartier participent au programme, selon lequel des citoyens bénévoles dûment inscrits peuvent capturer les chats, les faire stériliser et les relâcher après les avoir identifiés. Ils sont ensuite autorisés à les nourrir. 

Or, la citoyenne est catégorique : sa voisine de copropriété n’est pas inscrite au programme CSRM, car une telle inscription nécessite l’approbation des autres copropriétaires. Ni elle ni l’autre copropriétaire du triplex n’ont accordé une telle autorisation. Elle ne voit d’ailleurs aucune cage-trappe sur le terrain de sa voisine.

«Ce qui me choque le plus, c’est que la Ville ne fait pas respecter son règlement», s’insurge-t-elle.

Elle déplore que la Ville lui dresse une liste de conseils pour faire fuir les chats errants de son terrain, tels que le recours à des répulsifs ou plantes répulsives. Services Brossard souligne qu’il ne revient pas aux gardiens de colonie de s’assurer que les félins n’errent pas sur les terrains voisins.  

Selon la citoyenne, ce n’est pas à elle de subir les conséquences des comportements de sa voisine. Elle s’inquiète aussi que les répulsifs puissent nuire à son propre animal de compagnie.

De nombreux visiteurs (Photo : gracieuseté)

La citoyenne découvre fréquemment des cadavres de très jeunes chatons, une expérience plutôt traumatisante. (Photos : gracieuseté)

Vérification à chaque plainte

La Ville de Brossard n’a pas confirmé ou infirmé si la voisine en question fait partie des participants du programme CSRM. La demande du journal en vertu de la Loi d’accès à l’information a été refusée pour des raisons de confidentialité. 

Lorsqu’une plainte est déposée, la Ville effectue «toujours une vérification pour s'assurer que les citoyens impliqués font bien partie du programme autorisé et que les règlements municipaux sont respectés», mentionne Marie-Ève Poudrette, cheffe de service intérimaire aux communications.

«Dans le cas soulevé, il est possible que la situation ait été conforme au règlement municipal, avance-t-elle, pour expliquer pourquoi il n’y a pas eu d’intervention auprès de la voisine. Il est important de rappeler que lorsque les citoyens concernés participent officiellement au programme et agissent dans le respect du cadre établi, la Ville n’a pas à imposer de mesures correctives.» 

La Ville dit recevoir seulement deux à trois plaintes par an concernant le règlement interdisant de nourrir les chats errants.  «La plupart du temps, ces situations impliquent des citoyens bien intentionnés, mais mal informés. Dès qu’ils sont mis au courant du programme CSRM et de la réglementation, ils collaborent volontiers», indique Mme Poudrette.

Suivis mensuels « rigoureux »

En 2024, 111 permis du programme CSRM étaient en vigueur sur le territoire de Brossard.

La Ville fournit des cages-trappes aux participants et assume les frais liés à la stérilisation et à l’adoption des chats capturés. «L’objectif est de réduire progressivement les colonies tout en évitant des solutions non éthiques», signifie Marie-Ève Poudrette.

Un «suivi rigoureux» est réalisé chaque mois auprès des gardiens de colonies. «Ces suivis permettent de documenter les stérilisations, les décès, les naissances, les abandons ou tout autre enjeu, explique Mme Poudrette. La SPCA Roussillon transmet également un rapport mensuel à la Ville, récapitulant toutes les interventions liées au programme CSRM.»

SPCA Roussillon offre le programme CSRM dans 35 municipalités. À Brossard, il est géré par les travaux publics, en collaboration avec l’organisme. Il n’a pas été possible d’obtenir des informations et explications supplémentaires de la part de SPCA Roussillon sur le programme CSRM.