Il est loin le temps où il fallait chuchoter dans les cimetières. Pour Patrice Chavegros, vice-président aux Ventes et Marketing Corporatif chez Athos Services Commémoratifs, l’avenir des cimetières passe par une transformation de ces lieux en espaces publics écoresponsables fréquentés à l’année par des gens soucieux de la nature, ayant envie de décompresser et de retrouver, pourquoi pas, un peu de sérénité.
C’est au Cimetière-jardin Urgel Bourgie, à Longueuil (arr. de Saint-Hubert) que le journaliste du Courrier du Sud retrouve M. Chavegros.
Thanatologue comptant une quarantaine d’années d’expérience d’abord en France puis au Québec, M. Chavegros est passionné par son travail. Au cœur des changements qui frappent l’industrie de la mort – crémation contre inhumation –, M. Chavegros est d’avis que les cimetières doivent aussi se transformer.
Une vision écoresponsable
Depuis deux ans, M. Chavegros met les bouchées doubles pour développer le cimetière-jardin de façon responsable. «Notre nouvelle vision, c’est l’écoresponsabilité.» L’expert ajoute que des études environnementales ont été effectuées et un plan directeur a été mis en place afin de penser au développement du jardin commémoratif pour les dix ou quinze ans à venir.

Alors que par le passé, cet espace aurait été développé à la vitesse Grand V, les arbres coupés et les plans d’eau comblés, on a décidé chez Athos Services Commémoratifs de bien faire les choses. «Ainsi, afin de régler des problèmes d’évacuation des eaux de pluie, nous avons redonner sa vocation à un lac qui autrement aurait été tout simplement comblé il y a quelques années. Parmi les travaux effectués, des fossés ont été détournés pour amener les eaux au lac. On veut faire une bonne gestion des espaces humides», explique M. Chavegros.
Ainsi, dans une portion plus basse du Cimetière-jardin renfermant beaucoup de gens de confession musulmane, les problèmes d’accumulation d’eau ont été réglés.
Le ruisseau du Souvenir a été aménagé avec des matières naturelles. «Les gens pourront y déposer les cendres de leur proche», ajoute l’expert.
Dans le secteur situé près du boulevard Cousineau, des inhumations écologiques dans des cercueils fabriqués avec des matériaux les plus naturels possibles sont envisagées dans un avenir prochain. Un autre petit lac également situé dans ce secteur contribuera à régulariser les eaux de pluie.

«Un cimetière-jardin, c’est un amphithéâtre naturel. Les plaques au sol sont favorisées au détriment des monuments plus classiques. «Il y a des monuments, mais l’avenir de notre Cimetière-jardin ne va pas dans ce sens», poursuit-il. De fait, les plaques au sol facilitent grandement l’entretien du terrain.
Colombariums intérieurs et extérieurs, terrains d’inhumation ou de crémation, plaques de bronze et de granit, monuments personnalisés, jardin écologique, crypte intérieure, il existe de multiples façons d’honorer un défunt. «Certains cimetières sont au cœur des villes. Ici, à Saint-Hubert, le jardin commémoratif est enclavé. Mais cela ne veut pas dire que le développement doive se faire n’importe comment», affirme-t-il au volant d’une voiturette de golf.

