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Climat toxique au SPAL : Fady Dagher reconnaît les faits, mais nuance

le jeudi 03 novembre 2022
Modifié à 9 h 46 min le 08 novembre 2022
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Le directeur du SPAL Fady Dagher. (Photo : Le Courrier du Sud – Archives)

Le directeur du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) Fady Dagher reconnaît qu’il existait un climat toxique au sein de son organisation, et ce, bien avant son arrivée en 2017. Il assure cependant que son service a été proactif pour changer la culture.

Un reportage du Journal de Montréal rapportait le 3 novembre qu’il existait un climat malsain dans l’organisation, au point où elle a commandé deux enquêtes externes en 2017 et 2021 à la suite d’allégations de harcèlement, de menaces et d’intimidation. La Ville de Longueuil a également signé des ententes d’indemnisation à 13 employés dans le cadre de ce climat.

Deux sections étaient particulièrement touchées, soit un département d’employés civil et une équipe de patrouilleurs.

Depuis 2010

«Le climat détérioré, toxique, il était là depuis 2010. Ça faisait sept ans déjà que ça traînait quand je suis arrivé et ç’a dû laisser des cicatrices majeures», souligne d’entrée de jeu le directeur du SPAL en entrevue téléphonique au Courrier du Sud.

Des hauts gestionnaires lui avaient toutefois assuré que tout allait bien à son arrivée en poste en février 2017.

«Quand j’ai fait ma tournée de terrain, que j’ai vu les gens dans ce département [d’employés civils], j’ai dit : oh, ça ne va pas bien du tout», mentionne le dirigeant, en indiquant avoir rapidement commandé un rapport indépendant, ainsi qu’une enquête aux ressources humaines.

Le rapport a fait état d’une gestion basée sur la peur, l’intimidation, le harcèlement et l’improvisation de la part des cadres. Sa publication a mené au congédiement de deux cadres, au déplacement de deux autres vers un département différent et à la mise en place d’un plan d’action, «où environ 36 des recommandations du rapport ont été mises en place dès la première ou la deuxième année», évoque M. Dagher.

«À la fin 2018, on a également demandé un sondage confidentiel pour voir si ça allait mieux à l’interne. Les résultats étaient éloquents. Ils nous montraient que tout n’était pas parfait, mais qu’on était à une autre étape», ajoute celui qui affirme également avoir mis un psychothérapeute à la disposition de ses équipes.

Changement de culture

La deuxième enquête indépendante a été déclenchée en 2021 chez une équipe de patrouilleurs, où cadres et employés étaient à couteaux tirés.

M. Dagher évoque un contexte de pandémie où la vie quotidienne des employés, tout comme la communication entre eux, était plus difficile. Il indique par ailleurs avoir rencontré les policiers impliqués et que la situation est rentrée dans l’ordre.

«Quand on amène un changement de culture, il y a un début, mais il n’y a pas de fin. Il y a toujours de l’amélioration à mettre de l’avant.»

-Fady Dagher, directeur du SPAL

Dans le reportage, d’anciens employés, dont un qui admet avoir eu des pensées suicidaires, reprochent en outre au directeur d’avoir été trop passif devant la détresse de ses employés.

«Je m’évalue et me remets constamment en question, toujours avec le désir de m’améliorer. Par contre, ce que je mets de l’avant, l’approche humaine, l’approche envers les employés, l’importance de la santé mentale, de dire que je ne m’en préoccupe pas, ce n’est tellement pas vrai», soutient-il.