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Connor McDavid coiffera-t-il Sydney Crosby au sommet des pointeurs?

le mardi 14 mars 2017
Modifié à 0 h 00 min le 14 mars 2017

Certains chanceux ont eu l'immense privilège d'être favorisés par la loto. Ça change pas le monde, sauf que ça peut faire des miracles. Et le miracle, croyez-moi, je l'ai vu de mes yeux à Edmonton cette dernière fin de semaine lors de la visite du Canadien de Montréal en Alberta. La loterie Bettman a favorisé les Oilers avec le gros lot, soit Connor McDavid.

Comme tous les chanceux qu'a fait notre loterie nationale, quand tu gagnes, tu peux te bâtir une grosse maison! Les Oilers, appuyés par une communauté dynamique et un propriétaire aux moyens financiers importants, se sont construit une belle et grande maison. Un amphithéâtre pouvant accueillir près de 19 000 spectateurs, ultra moderne, chic, de bon goût, spacieux et spectaculairement beau.

Après avoir collectionné quelques choix de première ronde en raison de leurs mauvaises performances, les Oilers ont cessé de mordre la poussière quand ils ont tiré le billet gagnant.

Vendredi, les Penguins et Sidney Crosby étaient à Edmonton. Quelle occasion rêvée de voir le prodige, le 97, et celui qu'on considère encore comme le meilleur joueur au monde, le 87. C'était le dauphin contre le maître. Mais attention, statistiquement parlant, le dauphin est déjà devant le maître, il a quelques points d'avance sur Sid.

Parmi les batailles passionnantes que la fin de saison nous amène, celle-ci est parmi les plus intéressantes. Est-ce qu'à 20 ans, McDavid coiffera Crosby au sommet des pointeurs en avril? Vendredi, les deux géants s'affrontaient et il y avait beaucoup d'effervescence à Edmonton. Le public en bavait. L'idée de voir McDavid avoir le dessus sur Crosby et ce, dans le formidable amphithéâtre dont les gens sont si fiers. Les restos et bars sportifs à Edmonton étaient pleins à craquer, en plus que les Oilers avaient vendu tous les billets et entassé tous les riches amateurs dans les loges. À côté, la visite du Canadien passait presque inaperçue...

En catimini dans un hôtel du centre-ville, les joueurs et entraîneurs du CH se reposaient après une gifle de 5 à 0 reçue à Calgary. Certains étaient barricadés dans leur chambre d'hôtel pour vaincre un virus touchant un tiers de l'équipe. Mais bon…

Le match Penguins-Oilers nous a donné un grand duel. Crosby et McDavid ont été à la hauteur, tous les deux s'élançant au filet et s'inscrivant au pointage. Mais celui qui a volé la vedette est le gardien Marc-André Fleury. Le Sorelois a montré une fois de plus son grand talent pour empêcher les gens d'Edmonton de savourer la victoire du dauphin contre le maître. Il y a donc eu deux grands gagnants ce soir-là: les amateurs de hockey du Canada et ceux d'Edmonton, qui ont pu savourer ce match, et Fleury, qui oui, est encore à Pittsburgh!

Rêvons...

Après avoir regardé ce match, j'ai eu la réflexion suivante: comment pourrait-on être privé du grand plaisir que nous procurerait la chance d'avoir Crosby et McDavid dans la même équipe représentant le Canada?

Le bras de fer n'est pas terminé entre Bettman et les instances du CIO, qui n'ont toujours pas de terrain d'entente pour les jeux de 2018. Ben voyons! Entendez-vous et ça presse! Permettez-nous le plaisir d'encourager dans la même équipe, le 97 et le 87, le dauphin et le maître. Les deux travaillant main dans la main pour que le Canada conserve son titre de champion olympique. Juste d'y penser, j'ai des frissons!

Les plus vieux de ma génération se souviennent encore de ces matchs épiques de Coupe Canada, où nous avons vu Gretzky et Lemieux portant le même chandail pour défendre l'honneur du Canada.

Comme vous, je me fous des enjeux monétaires du CIO et de quelques propriétaires, qui malheureusement, n'ont pas de grande vision pour le hockey, à part peut-être équilibrer un bilan financier à la fin de la saison. Dire qu'ils pourront le faire grâce au Canada... Ici, ce que nous voulons, c'est applaudir Crosby et McDavid dans la même équipe. Nous le méritons en permettant aux proprios de garder leur équipe aux États-Unis.

La santé par le sport

Au cours des derniers jours, les gouvernements provincial et fédéral ont fait pleuvoir quelques sous un peu partout dans la province. Des projets publics et publics-privés ont été annoncés en grande pompe, au Lac-Saint-Jean, dans le comté du premier ministre et à Rimouski. Les gouvernements construisent des patinoires et des centres sportifs. Youppi et enfin!

Alors que certains diront qu'il serait préférable de mettre l'argent ailleurs, je suis de ceux qui vous rappelleront, que ce soit dans les grands centres ou en région, que la santé de notre jeunesse passe par la pratique d'activités sportives.

Les grands centres ont la chance d'avoir des investissements privés massifs permettant l'érection de centres sportifs qui répondent à la demande, non sans l'investissement des parents auprès de leurs enfants.

En région, la population a besoin des gouvernements. Qu'on puisse permettre à des villes comme Roberval ou Saint-Ambroise d'avoir des gradins neufs et des chambres de joueurs adéquates, ça va de soi et c'est un investissement collectif que le Québec doit se permettre. Que Rimouski, qui peine à suffire à la demande en heures de glace puisse avoir un complexe multisports, c'est aussi important.

Pour Roberval et Saint-Ambroise, qui essaient de devenir candidates pour le programme Hockeyville de Kraft, c'est un peu comme à Edmonton quand ils ont gagné la loterie McDavid, grâce à laquelle ils ont pu se bâtir un amphithéâtre dont ils sont fiers.

 

La guerre de la rivière des Outaouais commence

Au cours de la prochaine semaine, les Sénateurs et le Canadien, au coude à coude au sommet de la division Atlantique vont s'affronter trois fois. Au cours du week-end, ce sera un aller-retour. Samedi à Ottawa et dimanche à Montréal. Et comme cela prend une rencontre décisive, elle sera dans la semaine suivante.

Ce sera une semaine très fébrile. Les Sens de Guy Boucher et le CH de Claude Julien se disputeront le championnat de leur division. Nous aurons aussi un avant-goût de ce qu'on aura en séries: un autre affrontement Montréal-Ottawa au printemps!

La passion enflammera les partisans des deux équipes. Vingt ans plus tard, cette rivalité tant souhaitée se vivra probablement à compter de la prochaine semaine. J'ai déjà hâte!

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