Coupable d'attentat à la pudeur : Edgar Fruitier subira une expertise médicale
Les représentations sur sentence d'Edgar Fruitier, reconnu coupable d'attentat à la pudeur le 22 juillet, auront finalement lieu le 11 janvier. Au moment de son retour en cour vendredi, la défense a demandé une expertise médicale sur la santé du Brossardois de 90 ans. Edgar Fruitier faisait face à des accusations d’attentat à la pudeur - le chef d'accusation en vigueur à l'époque - pour des gestes posés sur un mineur dans les années 1970. La victime, de sexe masculin, aurait été agressée à trois reprises entre 1974 et 1976. À chacun des événements, le comédien l’aurait agrippée par derrière pour lui toucher les parties intimes. La victime avait 15 ans au moment des premiers gestes allégués. Le premier événement aurait eu lieu au chalet de l’accusé à Eastman, en Estrie, et les deux autres, à la résidence et au studio d’enregistrement d’Edgar Fruitier à Brossard. Le comédien et la victime se connaissaient et entretenaient une relation que l’on peut qualifier d’affaires. La victime dit avoir eu une prise de conscience et avoir décidé de porter plainte après le dévoilement de l’affaire Éric Salvail, en 2017. «Le chef d’accusation d’attentat à la pudeur n’existe plus, mais il s’agit du chef qui s’appliquait dans les circonstances à l’époque, avait expliqué la procureure Audrey Mercier-Turgeon au moment de la première comparution du Brossardois au palais de justice de Longueuil, le 20 juillet 2018. Il s’inscrit dans la branche des infractions à matière sexuelle qui impliquent des personnes mineures.» Le Brossardois avait plaidé non coupable aux deux accusations qui pesaient contre lui en avril 2019. Son procès, tenu le 8 juin, a été très rapide, la Couronne n’ayant présenté comme preuve que le témoignage de la victime, prononcé l’an dernier lors de l’enquête préliminaire, et la défense, aucune. Selon la procureure aux poursuites criminelles et pénales Erin Kavanagh, il n’y avait aucune ambiguïté dans les gestes qui ont été posés par l’accusé, «des gestes posés contre le gré de la victime sur plusieurs années». La défense, elle, convenait que le Brossardois a commis des voies de fait à l’endroit de l’adolescent, mais rejetait le caractère sexuel des gestes. Pour le juge Marc Bisson, les gestes reprochés au Brossardois étaient «bien réels et ne prêtaient à aucune équivoque». Avec la collaboration de Jonathan Tremblay et Philippe Lanoix-Meunier.