Coupes en santé : « Qui va prendre soin de mes patients ? »
Une cinquantaine de membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) de la Montérégie-Est ont manifesté le 27 février devant les bureaux de Lionel Carmant, député de Taillon et ministre responsable des Services sociaux afin de dénoncer les récentes coupes exigées par le gouvernement.
«Ces coupes auront des impacts permanents sur le personnel en place et pour la qualité des services», soutient Joëlle Lavoie-Vigeant, représentante nationale de l’APTS de la Montérégie-Est. À titre d’exemple, elle souligne que 120 postes ont été abolis dont dix postes de kinésiologistes afin de répondre aux demandes ministérielles de couper 77 M$ d’ici au 31 mars.
«À Pierre-Boucher, les quatre postes de kinésiologues ont été abolis. Ces postes avaient été créés en 2021, en pleine pandémie, afin d’éviter le déconditionnement des patients hospitalisés. Cela va prolonger la durée de séjour des patients.»
-- Joëlle Lavoie-Vigeant, représentante nationale de l’APTS de la Montérégie-Est
France Biron est l’une de ces kinésiologues dont le poste sera aboli le 31 mars. «J’aime mon travail auprès des personnes en perte d’autonomie. Qui va prendre soin de mes patients? Qui va les faire marcher et bouger maintenant?» demande-t-elle sur la ligne de piquetage en accusant le gouvernement caquiste de ne penser qu’à court terme.
Mme Lavoie-Vigeant dénonce aussi la diminution de services au Centre d'expertise en maladies chroniques (CEMC) de la Montérégie. «Le CEMC offre des services gratuits à l’ensemble de la population de la Montérégie atteinte de maladies chroniques comme le diabète, les maladies pulmonaires obstructives chroniques, l’hypertension artérielle et les problèmes cardiovasculaires.»
Le seul poste de la sexologue clinicienne qui offrait à Longueuil des soins de psychothérapie aux victimes d’agressions sexuelles de la Montérégie a été aboli laissant plusieurs dizaines de patientes sans ressources. «Pourtant, il y a à peine un an ou deux, rappelle la représentante nationale de l’APTS de la Montérégie-Est, le gouvernement affirmait que les soins de psychothérapie étaient une priorité.»
L’APTS de la Montérégie-Est réclame un réexamen immédiat de ces «coupes aberrantes», un véritable dialogue avec les techniciennes et les professionnelles de la santé et des services sociaux et des investissements réels dans les services publics plutôt que leur démantèlement.
Il s’agissait de la 3e manifestation des membres de l’APTS en autant de jour en Montérégie pour exprimer leur indignation face aux coupures de services exigé par le gouvernement caquiste.
Une cinquantaine de membres de l’APTS de la Montérégie-Est ont dénoncé les coupes budgétaires demandées par le gouvernement devant les bureaux du ministre responsable des Services sociaux Lionel Carmant. (Photo: Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)