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Couvent SNJM : Longueuil accepte la promesse de vente au montant de 10,5 M$

Il y a 9 heures
Modifié à 14 h 59 min le 11 octobre 2024
Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

Si la vente du couvent des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM) va de l’avant, la Ville entend y loger des organismes communautaires, des entreprises d’économie sociale et des ateliers d’artistes. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Archives)

Les élus de Longueuil ont accepté la promesse des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM) du Québec, de vendre une partie du lot situé aux 80, 82, 90 et 100, rue Saint-Charles Est, pour un montant de 10,5 M$. 

Les bâtiments concernés par cette transaction sont : le couvent des Soeurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (80-82, rue St-Charles Est); la Maison Marie-Rose Durocher/Labadie (90, rue St-Charles Est); et la Maison Notre-Dame (100, rue St-Charles Est).

La promesse prévoit aussi la signature de deux baux par la Ville : un pour des locaux d’archives pour une durée de 2 ans, qui rapportera 69 000 $, et l’autre pour le 3e, 4e et 5e étage de la partie A, pour une durée initiale de 5 ans avec une option de renouvellement de 2 ans en faveur des Sœurs, une entente qui rapportera 900 000 $ à la Ville. 

Cette promesse est conditionnelle à l'entrée en vigueur d'un règlement d'emprunt dans un délai de 10 mois. Entretemps, la Ville doit débourser un peu plus de 265 000 $ à titre de dépôt et honoraires.

Si la vente du couvent des SNJM se réalise, la Ville prévoit y installer des organismes communautaires, des entreprises d’économie sociale et des ateliers d’artistes. Cela répond à l'une des conditions de la vente du terrain à la Ville, à savoir que le bâtiment doit être utilisé exclusivement à des fins non lucratives.

Pas une acquisition
Lors de la séance du conseil du 8 octobre, la mairesse de Longueuil Catherine Fournier a répété deux fois plutôt qu’une qu’il ne s’agissait pas d’un achat final mais bien d’une étape parmi plusieurs en vue d’une éventuelle acquisition du couvent; des paroles qui n’ont pas convaincu le chef de l’opposition Jacques Lemire. 

Le conseiller de Laflèche a fait valoir que les études sur les bâtiments n’avaient pas encore été communiquées aux élus. «Comment justifier cet achat sans ces documents», a lancé M. Lemire en demandant un report de ce point.
Le chef de l’opposition a aussi soulevé des questions concernant les sommes déjà dépensées dans ce dossier et s’inquiète des coûts à long terme pour les citoyens si la Ville acquiert le couvent.

Mme Fournier est revenue à la charge en rappelant au chef de l’opposition qu’il avait eu l’occasion de soulever ces points lors d’une plénière avec l’administration la veille mais qu’il ne l’avait pas fait, une «occasion manquée» selon elle. La mairesse a également rappelé que le prix demandé par les Sœurs était en-deçà de la valeur marchande de l’immeuble.

M. Lemire a demandé le vote et a été le seul à se prononcer contre.

Lemire inquiet
Dans un communiqué envoyé le lendemain aux médias, le chef de l’opposition persiste et signe et dénonce ce qu’il qualifie de «mauvaise gestion et de manque de clarté» de l’équipe de la mairesse dans le projet «d’acquisition potentielle» du couvent des SNJM.

Le chef de l’opposition, Jacques Lemire, estime ne pas avoir toutes les informations pour se prononcer sur la promesse de vente du couvent des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie (SNJM). (Photo: page YouTube de la Ville de Longueuil)<@$p>

«La Ville s'est engagée dans ce projet ambitieux sans avoir obtenu au préalable une entente conditionnelle écrite, et sans nous informer des résultats de faisabilité, d’un plan clair de l’utilisation des espaces et de la condition des bâtiments».

Enfin, le chef de l’opposition reproche aux autorités municipales de ne pas avoir clairement exposé leurs projets pour les bâtiments ni fourni d'informations détaillées sur les coûts prévus pour la rénovation et la réfection, advenant l’achat par la Ville.

Vérification diligente
L’acceptation par la Ville de cette promesse d’achat ne signifie pas qu’elle a les mains liées. En effet, la Ville a jusqu'au 30 juin 2025 pour effectuer une vérification diligente des immeubles concernés et 210 jours pour se déclarer satisfaite de son étude de fonctionnalités. Cette étude de fonctionnalités permettra de définir l’envergure des travaux à faire pour adapter le bâtiment à ses nouvelles fonctions et identifier les travaux de maintien et d’entretien de l’immeuble pour les prochaines années à venir. 

Le Comité exécutif devra se déclarer satisfait ou insatisfait des conclusions de cette étude dans ledit délai de 210 jours.

L’autorisation du ministre de la Culture et des Communications (MCC) est nécessaire pour la subdivision cadastrale, car l’immeuble est situé dans une aire de protection patrimoniale. Le MCC a un droit de préemption pour acheter l'immeuble.