Centre de services scolaire Marie-Victorin : toutes les écoles en surplus d’élèves
Les compressions budgétaires imposées par le ministère de l’Éducation ont mis sur la glace quatre projets de construction d’école primaire au Centre de services scolaire (CSS) Marie-Victorin : trois à Longueuil et une à Brossard. Une situation délicate pour le CSS, qui admet que toutes ses écoles sont en situation de surplus d’élèves.
Suzanne Racine se désole pour son petit-fils, dont trois amis devront effectuer leur 5e année dans une nouvelle école à la prochaine rentrée scolaire à la suite d’un redécoupage.
«Pour lui, trois amis, ç’a un impact important dans sa motivation. Les autres parents ont la mine basse aussi. Changer d’école en 5e année… peut-être que ça devrait être planifié différemment», se désole-t-elle.
Manque d’espace
Malheureusement pour elle, la situation à l’école Préville de Saint-Lambert – la deuxième en peu de temps – est loin d’être un cas unique au CSS Marie-Victorin.
L’organisation relève une augmentation de plus de 2000 élèves du primaire entre 2021 et 2024.
«Toutes nos écoles primaires ont fait face à une situation de surplus d’élèves en vue de la rentrée 2024, principalement en raison du manque d’espace. Il nous est de plus en plus difficile d’optimiser nos espaces afin de répondre à notre défi démographique et garantir que tous nos élèves aient leur place au sein de nos établissements», signale Geneviève Cormier, des relations médias du CSS.
«Ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on déplace des enfants», assure-t-elle.
Le CSS Marie-Victorin connait une croissance démographique importante. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ archives)
Pour 18 de ces écoles, il s’agit de «surplus massif», c’est-à-dire qu’il a fallu déplacer l’équivalent d’un groupe d’élèves ou plus. On retrouve une soixante d’écoles primaires au CSS Marie-Victorin.
«Ces circonstances se produisent malgré que plusieurs classes modulaires totalisant 142 locaux ont été ajoutées à nos établissements primaires et secondaires depuis les 5 dernières années», ajoute Mme Cormier.
La situation est d’ailleurs similaire au secondaire, où près de 2000 élèves également se sont ajoutés sur le territoire entre 2021 et 2024. La mairesse de Brossard, Doreen Assaad, écrivait récemment dans nos pages comment sa ville avait besoin de construire une nouvelle école secondaire.
Des projets pour 3000 élèves sur pause
Selon les projections du CSS, l’organisation sera en déficit d’un peu plus de 5000 places dans ses écoles d’ici 2033-2034.
Les quatre projets de construction d’école primaire mis sur la glace totalisent quant à eux 126 classes pour environ 3000 places.
Le CSS signale en outre que deux projets d’ajout de classes modulaires pour accueillir environ 550 élèves de plus à la prochaine rentrée scolaire ont également été mis sur pause à Longueuil.
Cependant, la construction d’une école primaire sur le boul. du Quartier à Brossard, ainsi que les agrandissements des écoles primaires Paul-Chagnon, Rabeau et Claude-Lafortune se poursuivent. L’agrandissement de l’école secondaire internationale Lucille-Teasdale également.
«Les besoins sont connus»
Au ministère de l’Éducation, on assure que les besoins d’espace et les défis démographiques sont connus.
Celui-ci rappelle ses propres défis financiers, évoquant que le budget en éducation au Plan québécois des infrastructures est passé de 9 G$ à 22 G$ entre 2018 et aujourd’hui.
Il reconnait que quatre projets sont à l’arrêt à Longueuil et Brossard et se dit conscient «que certains budgets de projets mis sur pause incluent des sommes dédiées aux locaux modulaires (acquisition ou location)».
Sur ce dernier point, «les organismes scolaires ont reçu des consignes à cet égard pour que la situation puisse être évaluée», indique Bryan St-Louis, responsable des relations de presse de l’organisation.
C’est d’ailleurs aux CSS que revient la responsabilité de gérer les déficits d’espace, ajoute-t-il, suggérant la possibilité de louer des espaces, de réaménager des espaces existants ou de déplacer des élèves.
Le Ministère assure toutefois qu’il n'y a aucune orientation concernant la place du privé pour répondre aux besoins d’espace dans les écoles.