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De gymnaste à haltérophile : le parcours inspirant de Rébéka Groulx

le jeudi 27 juin 2024
Modifié à 15 h 27 min le 26 juin 2024
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Rébéka Groulx a remporté des médailles d’or à l’arraché (70 kg), à l’épaulé-jeté (85 kg) et au total (155 kg) lors des derniers championnats canadiens juniors. (Photo: Gracieuseté)

La dernière fois que Le Courrier du Sud a parlé à Rébéka Groulx, elle était une jeune gymnaste de 13 ans pleine de promesses. Cinq ans plus tard, celle qui a maintenant 18 ans se démarque toujours sur le plan sportif, mais dans une discipline bien différente : l’haltérophilie. Une transition inattendue, mais qui comble le désir de compétition de la jeune femme.

Ancienne membre de l’équipe canadienne novice et jeunesse en gymnastique, Rébéka Groulx a vu sa progression ralentie par des blessures à répétition à la cheville droite.

«J’ai dû faire beaucoup de réadaptation dans mes dernières années de gym. J’aime vraiment beaucoup la gym, mais c’était rendu plus de la réhabilitation et de reprendre le niveau que j’avais et non m’améliorer dans le sport. Mentalement et physiquement, c’était difficile pour moi», explique-t-elle.

Celle qui a arrêté la gymnastique il y a deux ans admet avoir vécu un certain deuil.

«À la base, quand je me réhabilitais, c’était vraiment de revenir à la normale, de pouvoir plus apprécier bouger dans la vie de tous les jours. Donc je pense que ça m’a aidée à transitionner un peu plus vite parce que j’étais juste heureuse de marcher, de faire des activités avec mes amis. Mais c’est sûr que c’est difficile. Souvent je regardais en arrière, je me disais : v’là deux ans, j’étais vraiment bonne! Il faut accepter que les accidents arrivent et que je ne pourrai jamais revenir à mon corps de jeune gymnaste», souligne-t-elle.

Tels parents, telle fille

Si Rébéka Groulx ne s’ennuyait pas du cycle constant de la réhabilitation, le sentiment d’accomplissement à travers la compétition lui manquait énormément.

Ses parents étant tous les deux d’anciens haltérophiles, elle a donc commencé à s’entraîner à l’ancien club de son père, pour le plaisir.

«J’ai fait ma première compétition en janvier 2023, et j’ai bien aimé ça. C’était très différent, mais je ressentais le même sentiment en compétition, la même adrénaline, alors j’ai décidé de continuer», indique la membre du Club Fortius de Brossard.

Elle estime par ailleurs que les deux sports ont plus de ressemblance que l’on pourrait croire.

«J’étais une gymnaste avec une bonne qualité de puissance, d’explosion. En haltéro, je peux utiliser mes forces avec un peu moins de stress sur ma cheville. J’ai plus de souplesse qu’une personne normale, ça aussi ça m’aide. Il y a beaucoup de coordination qui se ressemble dans les deux sports. Même si tu ne tournes pas dans les airs et tout, les mouvements en haltérophilie sont complexes et techniques», soutient l’athlète.

Championne canadienne

Bien qu’elle pratique le sport depuis moins de deux ans, Rébéka Groulx a déjà participé à deux championnats canadiens juniors. Lors des plus récents, du 14 au 16 juin à Scarborough, en Ontario, elle a remporté trois médailles d’or dans sa catégorie.

Celle qui évolue chez les moins de 49 kg s’est ainsi qualifié pour les championnats juniors mondiaux qui auront lieu du 19 au 27 septembre 2024, à Leõn, en Espagne

«Ce sera ma première compétition internationale en haltéro. Avec mon bagage en gym, je sens que je serai peut-être moins dépaysée que si j’étais nouvelle dans le sport. Mais mon but, c’est juste d’avoir du fun, de prendre de l’expérience pour les prochaines années juniors. J’ai 18 ans, je peux me qualifier jusqu’à 20 ans», explique-t-elle.

Si l’étudiante au collège Champlain à Saint-Lambert entend continuer à tenter de se qualifier pour des compétitions internationales, elle préfère ne pas trop se projeter pour le moment. «J’y vais un peu go with the flow», résume-t-elle. Une approche qui porte ses fruits pour celle qui est ravie de retrouver un haut niveau dans son nouveau sport.

«Je pense que c’est vraiment un exploit. En gym, j’avais le sentiment d’un rêve pas accompli, qui a été un peu empêché à cause d’accidents qu’on ne peut pas prévoir. Quand j’ai commencé l’haltéro, je n’avais vraiment pas ça en tête, mais tout est arrivé très rapidement. De pouvoir réexpérimenter l’adrénaline, le sentiment d’accomplissement, c’est vraiment une grosse chose pour moi», témoigne l’haltérophile.

 

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