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Déclin des capacités cognitives à la retraite: cadres recherchés

le jeudi 02 septembre 2021
Modifié à 0 h 00 min le 02 septembre 2021
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Les capacités cognitives sont étroitement liées à la mémoire et à ses différentes facettes. (Photo: Pixabay)

Un groupe de recherche de l’Université du Québec à Trois-Rivières, dont fait partie la doctorante en psychologie de l’arr. de Saint-Hubert Sabrina Desjardins, est à la recherche de cadres et gestionnaires. Non pour combler un quelconque poste, en ces temps de pénurie de main-d’œuvre, mais plutôt pour participer à une étude sur le déclin des capacités cognitives lié à la prise de retraite.

NeuroÂge, équipe de recherche en neuropsychologie du vieillissement dirigée par le Dr Benjamin Boller et composée de sept étudiants, s’intéresse aux effets du vieillissement sur le cerveau et la cognition.

S’il a déjà été démontré que la prise de la retraite entraîne des répercussions – à la baisse – sur les capacités cognitives, le groupe souhaite en identifier les causes, dans le but de développer des programmes cognitifs et psychoéducatifs pour prévenir ce déclin chez ceux sur le point de quitter le marché du travail.

«On veut comprendre davantage ce qui se passe à ce moment, pour faire plus de prévention, sensibiliser le personnel de la santé», illustre Sabrina Desjardins.

Il est connu que la retraite a un impact sur les capacités cognitives, et ce, peu importe le domaine de travail, qu’il s’agisse d’un métier plus ou moins exigeant physiquement ou intellectuellement.

«Pour l’un des volets de l’étude sur le rôle que le personne a effectué dans sa vie, nous avions besoin de cibler un peu plus», signifie Mme Desjardins, pour justifier cette recherche précise de cadres et gestionnaires.

Ces derniers «ont plus d'opportunités d'utiliser des habiletés cognitives diversifiées. Cette stimulation cognitive leur profère un effet protecteur contre le déclin observé avec l'âge, mais seulement lorsqu'ils sont à l'emploi, explique-t-elle. Au moment de la retraite, cet effet protecteur disparaît et les cadres sont exposés au même déclin que les autres retraités. L'écart avant-après retraite est donc plus grand pour cette population.»

Mémoires

Les capacités cognitives sont étroitement liées à la mémoire et à ses différentes facettes. Celle à laquelle Mme Desjardins se consacre est la mémoire prospective. «C’est la mémoire dans le futur», résume-t-elle, avant d’en donner un exemple.

«Si lundi, mon médecin m’appelle et me dit que j’ai un rendez-vous vendredi à 13h… Je dois me souvenir, le vendredi, que j’ai un rendez-vous.»

La mémoire prospective est étroitement liée à la perte d’autonomie et au vieillissement pathologique.

L’étude se penche aussi sur la fonction exécutive de la mémoire, qui réfère à la capacité d’adaptation, de planification.
La mémoire de travail réfère quant à elle à la capacité de garder en tête des informations pour ensuite les manipuler.
«On pourrait demander par exemple à un participant de retenir une série de chiffres, puis de les répéter à l’envers, ou en ordre croissant», illustre la doctorante.

Tests en ligne

Pour la réalisation du projet d’étude, trois groupes de participants de 55 ans et plus sont recherchés : des personnes qui ne prévoient pas prendre leur retraite; des personnes qui prévoient prendre leur retraite au cours des deux prochaines années; et un groupe de personnes à la retraite depuis moins de deux ans.

«Nous allons comparer les capacités de ceux qui sont déjà à la retraite et de ceux qui prévoir la prendre, pour voir s’il y a une différences», explique Sabrina Desjardins.

L’étude se déploiera aussi de manière longitudinale, puisque ceux qui prévoient prendre leur retraite à court terme seront rencontrés à nouveau dans deux ans.

Le groupe de recherche espère trouver une trentaine de participants de chacune des trois catégories. Jusqu’à maintenant, les gestionnaires qui ont levé la main proviennent beaucoup du milieu de la santé et des centres de la petite enfance.

Les participants doivent ainsi passer divers tests cognitifs et questionnaires. Deux rencontres d’une heure et demie sont prévues, à une semaine d’intervalle. Le contexte sanitaire force le tout à se dérouler en ligne et à distance.
Les chercheurs se sont d’ailleurs questionnés sur l’impact potentiel de ce passage au mode virtuel sur les résultats des tests.

«Ça nous préoccupait beaucoup, admet Mme Desjardins. On a dû apporter quelques modifications, quand le test impliquait par exemple de pointer un objet, ou d’utiliser des matériaux spécifiques. Ce sont de petits détails qui peuvent faire toute une différence.»

La validation du protocole de recherche est d’ailleurs un sous-volet de l’étude.

Pour participer : NeuroAge.UQTR@gmail.com.

 

 

Un parcours atypique
Sabrina Desjardins a entamé son doctorat continuum d'études en psychologie profil intervention parcours neuropsychologie après un parcours qu’elle qualifie elle-même d’«atypique».
Après un baccalauréat en psychologie, elle a complété un certificat en sciences cognitives de l’Université de Montréal.
«Ensuite, j’ai pris une année <@Ri>off<@$p>, pour gagner de l’expérience clinique, pour accéder au doctorat.»
Ce qu’elle a fait en tant qu’assistante de recherche à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, un emploi qu’elle occupe toujours.