Le Conseil central de la Montérégie et le Syndicat des travailleuses et des travailleurs du CISSS de la Montérégie-Est dénoncent les abolitions de postes annoncées par la direction du CISSS de la Montérégie-Est (CISSSME), qui pourraient survenir durant la période des fêtes. Selon la CSN, ces compressions mettront en péril la qualité des services offerts à la population.
Lors d’une rencontre tenue la semaine dernière entre la direction du CISSSME et le syndicat, l’établissement a révélé un déficit de 24 millions de dollars, qui pourrait grimper à 48 millions d’ici la fin de l’année.
Santé Québec aurait d’ailleurs demandé à la direction du CISSSME de procéder à une restructuration pour redresser la situation, l’organisation figurant parmi les trois pires bilans financiers du réseau.
Aucune précision n’a encore été donnée quant au nombre de postes touchés ni aux secteurs visés. Le syndicat déplore toutefois le moment choisi pour ces annonces, à l’approche des fêtes, alors que plusieurs membres peinent déjà à joindre les deux bouts.
«C’est une véritable claque au visage que de faire porter les conséquences des déficits aux travailleuses et travailleurs du réseau», soutient la CSN, qui impute la situation au sous-financement chronique du système de santé.
Un réseau déjà fragilisé
Pour la centrale syndicale, ces compressions risquent d’aggraver la pression sur un réseau déjà éprouvé. Le CISSS de la Montérégie-Est chapeaute notamment la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) pour l’ensemble de la région, ce qui amplifie la portée des décisions à venir, souligne-t-on.
«Après sept ans au pouvoir, la CAQ n’a pas su améliorer l’accès aux soins, résoudre la crise du logement ni soutenir adéquatement les travailleuses et travailleurs. Son passage restera marqué par l’austérité, la centralisation et plusieurs scandales administratifs», dénonce la centrale.
La présidente par intérim du Conseil central de la Montérégie, Annick Primeau, ajoute : «Des milliers de travailleuses et travailleurs vivent d’une paie à l’autre. Le gouvernement a perdu le contrôle et tente de détourner l’attention en s’en prenant aux syndicats.»
Rétablir l’équilibre budgétaire
Le Courrier du Sud a demandé des précisions au CISSS de la Montérégie-Est concernant les causes du déficit et le nombre de postes susceptibles d’être abolis.
En réponse, Véronique Darveau, de la direction des communications du CISSS de la Montérégie-Est, rappelle que plusieurs mesures de rationalisation — dont le gel des embauches, la réduction du recours à la main-d’œuvre indépendante et la limitation des heures supplémentaires — sont toujours en vigueur afin de rétablir l’équilibre budgétaire.
Elle précise que l’établissement vise une réduction additionnelle de 24 millions de dollars, tout en assurant le maintien de la qualité et de l’accessibilité des services à la population.
Le CISSS de la Montérégie-Est compte plus de 71 installations, dont trois hôpitaux, soient l’Hôpital Pierre-Boucher de Longueuil, l’Hôpital Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe et l’Hôtel-Dieu de Sorel à Sorel-Tracy.
Le CISSS de la Montérégie-Est dessert une population de plus de 550 000 personnes sur un territoire de 3485 km² en plus d’assurer, pour l’ensemble de la région sociosanitaire de la Montérégie, les services de protection de l’enfance et de la jeunesse et de la réadaptation pour les jeunes en difficulté d’adaptation.
L’établissement emploie plus de 16 500 personnes et plus de 880 médecins, dentistes et pharmaciens travaillent dans ses installations.
