Démission d'un élu: «soulagé», le maire cite des questions d'éthique
Le maire de Brossard dit accueillir le départ de son conseiller municipal Claudio Benedetti avec un certain «soulagement». Il cite un jugement contre M. Benedetti, qui aurait menti à son employeur, l'UQAM, à propos de ses autres occupations professionnelles.
Ce matin, M. Benedetti a confirmé qu'il quittait le caucus du parti au pouvoir, Priorité Brossard, tout en restant membre du parti. Il siégera désormais comme indépendant au conseil municipal.
Selon le conseiller, le style de gestion «patriarcal» de la Ville l'a forcé à prendre ses distances. Or, le maire affirme que le conseiller était déjà sur la sellette.
«Il y a quelques semaines, j'ai reçu un jugement du Tribunal d'arbitrage. On y indique que M. Benedetti a fait six fausses déclarations lorsqu'il était à l'emploi de l'UQAM», affirme M. Leduc en entrevue au Brossard Éclair.
«Je lui ai dit que j'aimerais qu'il réfléchisse à son avenir, parce que les questions d'éthique, c'est primordial», ajoute le premier magistrat.
Une affirmation niée par M. Benedetti, qui prétend avoir informé le maire du jugement quelques jours après qu'il soit tombé, le 28 juillet 2015.
Une question de choix de cours
Selon le jugement, dont le Brossard Éclair a obtenu copie, M. Benedetti aurait faussement déclaré à l'UQAM qu'il n'avait pas d'autres emplois que celui de chargé de cours. Les déclarations ont été faites entre 2007 et 2009.
La convention collective indique qu'un chargé de cours comme M. Benedetti doit déclarer s'il occupe d'autres emplois. Cette mesure permet à ceux qui n'ont pas d'autres postes rémunérés de choisir en premier quelles matières ils enseigneront.
M. Benedetti a déclaré à l'UQAM n'avoir aucun autre poste rémunéré depuis qu'il a quitté ses fonctions à l'École de technologies supérieures (ÉTS) en 2007. Or, il offrait toujours des cours au Collège Ahuntsic, à l'Université du Québec à Trois-Rivières et à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, en plus de son poste de conseiller municipal. L'UQAM l'a congédié en 2009. Il a contesté la décision devant le Tribunal d'arbitrage, sans succès.
Bien que ces fausses déclarations n'aient pas d'incidence sur le salaire de M. Benedetti, celui-ci a eu la priorité dans les choix des cours qu'il offrait alors qu'il n'aurait pas dû.
L'affaire est passée par plusieurs procédures judiciaires. M. Benedetti est même allé jusqu'en Cour suprême pour forcer son syndicat à le représenter.
Pas surpris
Claudio Benedetti affirme que le maire était au courant de l'affaire depuis son congédiement en 2009. Il l'aurait aussi informé du jugement négatif en 2015.
«J'ai fait deux campagnes électorales avec lui, et c'est maintenant qu'il sort ça?, déplore-t-il. Mais bon, on connaît la musique. Il faut vivre avec ça.»
M. Benedetti affirme que cette histoire ne le fera pas changer d'idée. Il reste conseiller municipal et membre du parti du maire, même s'il ne siégera plus au caucus.