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Denis Trudel sur la route pour documenter la crise du logement

le mercredi 16 août 2023
Modifié à 14 h 40 min le 17 août 2023
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Denis Trudel, avant son départ vers Carleton. (Photo Facebook)

La période des vacances terminée, le député de Longueuil-Saint-Hubert Denis Trudel reprend la route à la rencontre d’organismes en matière de logement et itinérance aux quatre coins du Québec. Si les chiffres et statistiques le disent déjà, ce qu’il voit sur le terrain le lui confirme : le manque de logements est criant.

«La crise du logement frappe dur, ça pourrait même être l’enjeu numéro un d’une prochaine campagne électorale. Ç’a n’a aucun sens! Il va falloir se réveiller», lance M. Trudel, qui prenait une pause dîner à Montmagny, en route vers Carleton, le 15 août.

Après Longueuil, Québec, Trois-Rivières et Joliette, direction la Gaspésie, puis le Lac Saint-Jean, l’Abitibi et l’Estrie, entre autres. Le député souhaite mieux comprendre et documenter comment se vit la crise du logement dans les diverses régions du Québec.

«J’aurai un portait pas mal global de la situation», résume M. Trudel.

Manque de logements et de ressources

Denis Trudel constate les répercussions du manque de logements. Il évoque l’apparition de l’itinérance visible – des campements de tentes – dans des villes comme Shawinigan, Granby ou Sainte-Anne-des-Monts.

Sans compter l’itinérance cachée, ceux qui vivent chez des amis, errent d’un endroit à l’autre, avant de tomber dans la rue.

«Et ce n’est que la pointe de l’iceberg!» se désole-t-il.

Sur le terrain, le député bloquiste observe également le manque de ressources d’accompagnement, tout particulièrement en santé mentale. 

«Si on veut sortir une personne de l’itinérance, ça ne suffit pas de lui trouver un trois et demi, lui donner la clé et lui dire «arrange-toi»! Sinon, trois mois après, il sera de retour dans la rue, car c’est moins contraignant», relève-t-il.

Il insiste sur l’importance des ressources en matière d’aide à l’emploi ou encore pour aider ces personnes à faire un budget, par exemple.

Court et long terme

Au manque de logements s’ajoute le problème du coût élevé des loyers des logements disponibles. 

Pour apaiser la crise, M. Trudel souhaite que des sommes soient versées aux organismes afin qu'ils puissent créer des fonds et acheter des propriétés, pour en faire du logement social.

Il cite en exemple la ville de Vienne, une «ville phare» en matière de logement. «Le gouvernement, la Ville, ils sont impliqués. Ils ont compris que le logement ne peut pas être un objet de spéculation, qu’il s’agit d’un besoin essentiel», souligne-t-il.

À plus long terme, le Canada et le Québec doivent se doter de plan pour construire plus de logements, avance-t-il.

«Il faudrait 1,1 million de logements au Québec d’ici 2030, juste pour arriver à une espèce d’équilibre. On sait que le privé peut en construire environ 500 000. Il en reste 600 000. Tous les gouvernements doivent investir, c’est immense!»

«Il faut prendre le taureau par les cornes! À Ottawa, ils ont le fric, ils ont des programmes. Et c’est l’éternel enjeu de s’arrimer à la réalité du Québec, et pour ça, il faut moins réglementer.»

-Le député de Longueuil-Saint-Hubert Denis Trudel

Faire du bruit

Une fois sa tournée achevée, Denis Trudel entend produire un rapport à l’automne, pour faire bouger le gouvernement.

A-t-il espoir d’être écouté par les Libéraux? «Non, dit-il sans détour. Mais je vais faire du bruit! C’est un enjeu majeur et je vais rajouter ma pierre, leur dire : voici ce que les gens me disent, voici ce qu’il manque.»

Il entend aussi rencontrer le nouveau ministre du Logement Sean Fraser.