Déplacements à Longueuil : «un recul inédit»

La mobilité active a connu une hausse à Longueuil entre 2018 et 2023. (Photo: gracieuseté)
Entre 2018 et 2023, les citoyens de l’agglomération de Longueuil ont effectué 7% moins de déplacements. «C’est une baisse historique de mobilité», résume Mathilde Moliner, alors que les résultats de l’Enquête métropolitaine de l’Autorité régionale de transport métropolitain sur Longueuil ont été dévoilés le 19 mars.
Certes, partout dans la région montréalaise, on note une baisse de déplacements, résultat de la pandémie et du télétravail.
Mais la baisse est plus forte dans l’agglomération de Longueuil qu’ailleurs et il ne s’agit pas d’un résultat typique de la banlieue, soutient Mme Moliner.
«Ce n’est pas un phénomène tant lié avec l’urbanisation différente entre Montréal et les couronnes, mais plutôt avec le type d’emploi. À Longueuil, la population a une forte compatibilité avec le télétravail. Sur la couronne sud, la baisse est moins importante», explique celle qui a travaillé sur l’enquête.
Une réalité qui se voit dans les données, alors que la proportion de travailleurs à temps plein de l’agglomération de Longueuil effectuant au moins un déplacement pour le travail est passée de 82% en 2018 à 53% en 2023, lors une journée moyenne en semaine.
Vélo et marche
Autre constat : les déplacements en voiture et en transport en commun ont tous les deux diminué, tandis que ceux à vélo et à pied sont en hausse.
«On pourrait penser que les modes actifs sont vraiment plus pour les quartiers centraux de Montréal. Mais non, la part modale des déplacements à vélo et à la marche a doublé à Longueuil. Et ce n’est pas juste pour le loisir, mais aussi pour se rendre au travail», souligne Mme Moliner.
D’ailleurs, après le centre de Montréal, c’est à Longueuil que la proportion de déplacements vers le travail en conduisant une voiture est la plus faible (76%).
Pas que la pandémie
Évidemment, la pandémie est un facteur marquant de l’évolution des résultats entre 2018 et 2023. Toutefois, le baisse des déplacements ne s’explique pas que par la pérennisation du télétravail.
Le vieillissement de la population est également un facteur.
«La population de 65 ans et plus prend une proportion plus importante au sein de la population totale et les comportements d’un étudiant ou d’un travailleur sont complètement différents des aînés. Ces personnes se déplacent un peu moins et ça vient renforcer le fait qu’on a une baisse de déplacements», analyse Mme Moliner.