Des élèves du primaire forcés de changer d’école, les parents sont en furie

Plusieurs élèves de l’école primaire de Préville à Saint-Lambert devront aller à l’école à Brossard dès la prochaine rentrée scolaire. Les parents se disent indignés, notamment par le manque de communication du Centre de services scolaire (CSS) Marie-Victorin dans ce dossier, et se mobilisent maintenant afin d’infirmer la décision.

La fille d’Elisabeth Monast Moreau est en première année à l’école de Préville. Elle pourrait l’an prochain en être à sa troisième école en trois ans.

Un surplus d’élèves avait forcé la petite à faire sa maternelle à l’école Rabeau. Elle s’était attachée à cette école, mais le CSS a refusé qu’elle y poursuivre sa scolarisation, évoquant que l’école de Préville est celle de son quartier.

«Ça lui a créé un gros stress, ç’a pris un bon deux mois avant qu’elle se sente à l’aise», raconte la maman.

Puis, alors que la jeune prend ses aises, Mme Monast Moreau reçoit une lettre le 25 janvier, moins d’une semaine avant les inscriptions, lui disant que sa fille, ainsi que 41 autres élèves de Préville, iraient en septembre à l’école Marie-Victorin de Brossard, qui vient d’être agrandie.

Redécoupage

Au CSS, on indique que «le redécoupage à l’école Préville est nécessaire, dans la foulée des agrandissements des écoles Marie-Victorin et Rabeau, réalisés pour faire face au surplus grandissant d’élèves dans ce secteur de notre territoire».

Une exception est cependant prévue pour les élèves de cinquième année qui veulent rester à Préville.

Si la décision en soi décourage les parents, c’est le manque de communication du CSS qui met le plus en colère les parents.

«On a reçu une lettre sans carte de redécoupage. Moi, je n’ai jamais entendu parler de redécoupage, je n’ai pas vu passer ça dans mes courriels. J’ai vérifié les procès-verbaux du conseil d’établissement, il n’en a jamais été question, sauf à un endroit, où c’était écrit "redécoupage de l’école Marie-Victorin à Brossard ". Quel parent de Préville va se sentir touché par ça?» soutient Mme Monast Moreau.

«On ne sent pas de transparence, c’est comme si on est mis devant un fait accompli. C’est inacceptable et c’est vraiment crève-cœur pour nos enfants. Il y a une incidence psychologique énorme pour eux», ajoute Charles Mercier, dont le fils en quatrième année devra aussi changer d’école.

Le CSS assure pour sa part qu’une consultation quant au redécoupage des secteurs a été mise de l’avant «en collaboration notamment avec les conseils d’établissement visés par ce dernier».

Les deux parents évoquent en effet une telle rencontre avec le conseil d’établissement où des scénarios de redécoupage ont été présentés, mais soulignent qu’aucun parent touché par l’option choisie n’était présent.

«Les enfants commencent à en parler dans la cour d’école. Des enfants sont revenus en larmes à la maison, parce qu’ils se sont fait dire par d’autres élèves : toi, t’es en appart, alors tu ne peux pas aller à Préville l’an prochain!»

-Élisabeth Monast Moreau

Espoir

Une pétition contre la relocalisation, lancée en ligne il y a une semaine par Charles Mercier, a obtenu plus de 630 signatures à ce jour.

La date de fermeture des inscriptions étant le 10 février, les parents savent qu’ils ont peu de marge de manœuvre. M. Mercier garde toutefois espoir que le CSS infirme sa décision.

«On veut discuter avec les instances, on veut être consultés, que les gens puissent poser des questions, proposer des scénarios alternatifs et faire partie de la discussion», affirme Mme Monast Moreau.