Actualités
Culture

Des rénovations extérieures de 2,4 M$ à la Cocathédrale Saint-Antoine-de-Padoue

le jeudi 15 juin 2023
Modifié à 10 h 25 min le 28 juin 2023
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Des architectes ont inspecté le dôme à bord d’une nacelle afin d’effectuer le carnet de santé de la cocathédrale. (Photo: Gracieuseté – Michel Cayer)

Après une imposante restauration intérieure de la cocathédrale Saint-Antoine-de-Padoue, la paroisse imposera une cure de jeunesse extérieure au bâtiment patrimonial. Les rénovations s’échelonneront jusqu’en 2025, notamment pour répartir leur coût de 2,4 M$.

La paroisse Saint-Antoine a récemment mandaté une firme pour effectuer le «carnet de santé» de la cocathédrale. L’exercice, à compléter tous les 10 ans, est une exigence de Conseil du patrimoine religieux du Québec, qui finance les rénovations dans une proportion de 80% pour des bâtiments patrimoniaux de l’envergure de la cocathédrale. 

Durant une journée de mai, une immense grue a été utilisée pour que les architectes puissent inspecter le dôme de près et toucher des pièces au besoin. 

Lors de l’opération, les spécialistes ont demandé d’éteindre le signal des antennes qui se trouvent dans le clocher. Comme c’est le cas pour plusieurs églises au Québec, des antennes de Vidéotron et Telus y sont installées, constituant une source de revenus intéressante pour la paroisse. 

Ce bilan donnera un portrait détaillé de l’état du bâtiment et des travaux à venir, mais déjà, la paroisse sait que le dôme, la flèche et des parties de la maçonnerie auront besoin d’amour.

En phases

Devant ces importants besoins, la paroisse n’a eu d’autre choix que de soumettre des demandes de subvention réparties en phases.

«J’avais fait un plan de demande de subvention, mais l’argent n’était pas au rendez-vous, explique le président d’assemblée de fabrique de la paroisse, Benoît Laganière. Seulement pour le dôme, ça prenait 1,2 M$. [Le Conseil du] Patrimoine religieux m’a répondu que c’était la presque totalité de l’enveloppe annuelle pour toute la Montérégie!»

Avec maintenant une subvention de 400 000 $ en poche, la paroisse pourra entamer la restauration du dôme, incluant les ornements, la fenestration et la maçonnerie. 

«Un ornement en fer est tombé du dôme! Je l’ai gardé dans mon bureau», relate M. Laganière.

L'ornement tombé du dôme (Photo gracieuseté)

«Quand des morceaux tombent, on n’a pas trop à être imaginatif pour démontrer l’urgence d’une intervention», poursuit-il.

L’appel d’offres devrait être lancé sous peu. M. Laganière croise les doigts pour que les soumissions soient au rendez-vous. Les travaux devraient être effectués à l’été 2024 et des étapes préparatoires entamées à l’hiver.

Une pièce de la façade menaçant de tomber. (Photos gracieuseté)

Et la flèche

En décembre 2019, le coq juché sur la flèche de la cathédrale a dû être redressé. Une grue a été nécessaire pour aller chercher la pièce et la solidifier. Un signe supplémentaire que la flèche, située à l’avant entre les deux tours, devait être inscrite à la liste de réparations. «Ça montre qu’il y a un problème de structure. Les infiltrations d’eau ont commencé», soutient M. Laganière. 

Le coq, qui a dû êter solidifié. (Photos gracieuseté)

Le toit a quant à lui déjà été refait, au coût de 1 M$. «Normalement, il aurait dû être refait en tôle peinturée, mais j’avais fait valoir l’avantage qu’il soit en cuivre», précise le président d’assemblée de fabrique. 

En 2019, la paroisse avait lancé une campagne de financement pour l’aider à défrayer les coûts de la restauration intérieure. «Nous n’en ferons plus, car c’est beaucoup d’énergie, c’est très difficile, pour peu de résultats. On n’a plus les bras», reconnait M. Laganière.

Trouver la liquidité

Si le Conseil du patrimoine religieux finance 80% des travaux, la paroisse doit néanmoins montrer qu’elle détient les fonds représentant les 20% restants. «Avec les difficultés financières de la paroisse, il n’y a pas grand choix, on vend des églises», reconnaît M. Laganière.

C’est ce qu’a fait la paroisse, alors que le processus de vente pour l’église Notre-Dame-de-Grâces est sur le point de se concrétiser, après deux ans de démarches. 

L’église sera démolie, ce qui désole M. Laganière, pour faire place à deux bâtiments. «On voulait ramener ça à du communautaire, pour garder le même esprit», évoque-t-il.

Le Repas du passant pourra rester au sous-sol de l’église le temps de la construction du premier immeuble, alors que la Halte du coin devra se trouver un nouveau local. Bien que l’église ne serve plus de lieu de culte, une dernière messe sera célébrée.