Deux conseillers de Saint-Lambert ne planent pas sur le développement de l’aéroport
Deux conseillers de Saint-Lambert, Loïc Blancquaert et Francis Le Chatelier, ont montré d’importantes réserves lors de la séance du conseil du 20 mars face à l’annonce sur le développement de l’aéroport de Saint-Hubert.
Si la mairesse Pascale Mongrain a plutôt opté pour la voie de la prudence à ce sujet – «je pense qu’on aura juste des ennuis avec ce projet», a-t-elle tout de même mentionné durant le conseil – les deux élus ont émis de sérieux doutes sur la pertinence d’une telle expansion.
Une nouvelle aérogare devrait voir le jour à la fin 2024 et des vols seront proposés vers des destinations canadiennes, assurées par Porter Airlines.
Des milliards dans le REM
«Je pense que l’une des choses les plus absurdes dans tout ça, c’est que ce qui a justifié que nos gouvernements investissent des milliards dans le REM, c’est notamment de pouvoir transporter des gens par le transport en commun vers l’aéroport de Montréal. Mais là, on construit de l’autre bord du REM, pour moi, c’est 100% absurde», a commenté M. Le Chatelier.
M. Blancquaert y était allé d’une remarque similaire lors du tour des élus, soulignant que le développement de l’aéroport de Saint-Hubert «ne sera jamais une bonne idée» dans ce contexte.
Ce dernier a également évoqué les effets néfastes du point de vue environnemental d’augmenter le trafic aérien, mais aussi d’amener les avions de la piste d’atterrissage jusqu’au terminal.
«Un avion, quand il atterrit, reste sur les moteurs à réaction jusqu’à ce qu’il arrive à la porte d’embarquement. Ils ont mis le terminal près du boulevard Clairevue à Saint-Bruno, donc les avions vont faire le taxi jusque-là», a-t-il soutenu.
«Je comprends quand même parce que, en général, les élus ont une vision à très court terme, mais si on se projette dans l’avenir, c’est une très mauvaise décision.»
-Francis Le Chatelier
Projections
Selon les projections de l’aéroport, le nouveau terminal viendra augmenter de 10% les décollages et atterrissages. Des chiffres voués à «exploser» avec le temps, croit M. Blancquaert.
«En ce moment, on parle de vols nationaux, mais le plan d’affaires de Porter, c’est vraiment de viser l’expansion. À terme, c’est clair qu’ils veulent des vols internationaux, des vols à rabais vers l’Europe, les États-Unis» a-t-il estimé.
Pour sa part, M. Le Chatelier aurait aimé que les décideurs se projettent un peu plus à long terme.
«Si on anticipe que l’environnement sera plus important et si on anticipe aussi que peut-être il y aura une ligne de train rapide entre Montréal et Toronto, même si c’est dans 15, 20 ans, et qu’on regarde un pays comme la France qui a interdit les vols entre les villes qui sont desservies par un train à haute vitesse, on peut prévoir que l’aéroport ne sera pas fini de payer qu’il sera désuet», a-t-il noté.
Ce dernier admet cependant qu’il n’a pas toutes les données du projet, mais qu’il devra voir des données «qui me surprennent vraiment» afin d’appuyer une expansion.