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Diabète de type 1 : des soucis « qui ne sont pas près de quitter mon esprit »

le lundi 16 octobre 2023
Modifié à 11 h 32 min le 16 octobre 2023
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Samuel Purcell-Guénette (Photo: Gracieuseté)

Selon Samuel Purcell-Guénette, il est possible de bien vivre avec le diabète de type 1. «Par contre, c’est dur», concède ce Longueuillois qui habite à Montréal, maintenant qu’il étudie au Cégep du Vieux-Montréal. Car le fardeau inhérent à cette maladie est constant, quotidien et lourd à porter.

Touché par les témoignages livrés dans l’article «Diabète de type 1 : au-delà de la maladie, le fardeau mental», le jeune homme de 19 ans a contacté Le Courrier du Sud pour partager son histoire.  

«Beaucoup d’entre nous avons des problèmes de santé mentale et les cliniques de diabète comptent souvent un psychologue», relate-t-il.

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Pompe vs capteur vs injection

Le diabète de type 1 «se caractérise par l’absence totale de production d’insuline. La personne vivant avec le diabète de type 1 dépend d’injections quotidiennes d’insuline ou d’une pompe à insuline pour assurer sa survie», selon Diabète Québec.

Depuis 10 ans, Samuel utilise une pompe hybride. «Lorsque je porte le capteur, la pompe modifie la quantité d’insuline administrée, selon ma glycémie», explique-t-il.

En comparaison, la pompe de base donne une certaine quantité d’insuline en continu. Dans le cas des injections, l’insuline est donnée en une dose quotidienne. 

À cela s’ajoute l’insuline à administrer avant les repas. «Cette quantité est déterminée par mon taux de sucre à ce moment et par le nombre de glucides dans mon repas», décrit-il.

S’il utilisait les injections, Samuel devrait mesurer sa glycémie, calculer le nombre d’insuline nécessaire pour que sa glycémie se situe entre 4.0 et 6.0, calculer les glucides de son repas selon des ratios précis, pour ensuite se donner une injection. 

Jusqu’à l’hôpital

Au cours de sa vie, Samuel Purcell-Guénette s’est déjà retrouvé à quelques reprises en état d’acidocétose diabétique. Celle-ci peut entraîner un œdème cérébral avec coma, qui peut mener à un décès.

«Les cétones [qui se forment lors d’un manque d’insuline] sont trop hautes, trop souvent et trop longtemps, résume-t-il. En gros, c’est comme si mon corps s’est trop empoisonné à long terme.»

«Plusieurs fois, je suis allé à l’hôpital, sur le bord de mourir, à cause du diabète, relate Samuel. Chaque fois, on me dit la même chose. On me parle des risques de problèmes de cœur, de rein, de plein de problèmes de santé… J’ai eu la chance de m’en sortir sans complications. C’est à voir pour le futur.»

Enfant diabétique

Lorsque Samuel était enfant, ses parents et ses enseignants l’aidaient avec son insuline. Mais au secondaire, c’était plus difficile. 

«J’ai un TDAH alors, ça m’arrivait d’oublier de vérifier mon taux, le midi, raconte-t-il. Et quand je ne me sentais pas bien, les surveillants à l’école pensaient que je m’étais drogué.» 

«Et de mon côté, je pense que je voulais avoir l’air normal», poursuit-il

Une préoccupation qui le suit, semble-t-il. Car malgré la veille constante qu’exige le diabète, «généralement, beaucoup d’entre nous préférons oublier que nous avons la maladie», conclut Samuel Purcell-Guénette.