Écran antibruit de la 116 : des citoyens inquiets des coûts

Plusieurs résidents du secteur de l’avenue Raoul (arr. de Saint-Hubert) ont exprimé leurs inquiétudes face à la proposition de la Ville de Longueuil d’imposer une taxe sectorielle pour la construction de l’écran antibruit le long de la route 116. Selon ce scénario, 265 propriétés seraient soumises à une taxe sectorielle moyenne de 1400$ durant 20 ans. 

Plusieurs citoyens ont fait part de leur volonté de voir ce projet financé par l’ensemble des propriétaires de Longueuil, lors d’une rencontre d’information le 29 juin. 

Un résident du quartier a soulevé le point que ce quartier est principalement occupé par de jeunes familles et des retraités à revenus fixes et que l’impact financier sur ces personnes allait être dramatique.  

Un autre résident du secteur a proposé un péage sur la route 116 empruntée chaque jour par 75 000 véhicules. Mais selon la mairesse de Longueuil Catherine Fournier, le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) est complètement fermé au péage.

Les discussions ont dévié sur le futur agrandissement de l’aéroport qui contribuera, selon certains, à diminuer encore plus la qualité de vie des résidents de ce secteur. 

Un autre citoyen a rappelé que la reconstruction de la passerelle de Normandie qui s’était effondrée il y a quelques années après avoir été heurtée par une benne de camion avait été payée comptant en utilisant les sommes disponibles dans le fonds des infrastructures de la Ville. 

Chef de l’exécutif, Jonathan Tabarah a mentionné que le fonds des infrastructures se chiffre désormais à quelques dizaines de millions de dollars, une situation attribuable au gel de taxes de la précédente administration. «On a beaucoup moins de réserves qu’on devrait en avoir», soutient-il.

En 2014, une partie du mur antibruit longue de 400 mètres a été construite. (Photo: Le Courrier du Sud – Archives)

70% plus élevé
La Ville a expliqué que le contexte avait énormément changé depuis 2018 où le coût de construction de l’écran antibruit était estimé à 8,5 M$. En janvier 2023, la Ville a suspendu un appel d’offres pour ce projet en raison des coûts 70% plus élevés. 

Le coût est passé de 16 à 29 millions de dollars.

Même si ce projet est financé à 50% par Québec, il n’en demeure pas moins que le coût de construction de l’écran antibruit représente un fardeau financier supplémentaire pour la Ville, plaide la mairesse Catherine Fournier. 

La Ville propose ainsi une taxe sectorielle sur la différence entre le nouveau coût qui sera connu lors de l’ouverture des appels d’offres et l’ancien. La Ville ne cache pas que ce scénario comporte une augmentation considérable du compte de taxes. 

Chef investissement et financement à la Ville, Benoit Charron explique que les nouveaux développements sont soumis à des taxes sectorielles. «Ce n’est donc pas nouveau à Longueuil», assure-t-il. 

Plus de 12% des travaux sont soumis à la taxation sectorielle, selon M. Charron.

On parle ici du prolongement du mur antibruit longeant le côté est de la route 116, entre les rues Caumartin et Moreau. Il s’étendra sur une distance d’environ 1,4 km, et mesurera 4,5 mètres de haut.

Les responsables de la Ville se sont engagés à recueillir, comptabiliser et analyser tous les échanges discutés.