Édouard-Montpetit: une première rentrée pour Sylvain Lambert
Il n'y a pas de doute dans l'esprit du nouveau directeur général Sylvain Lambert: de par sa taille, le cégep Édouard-Montpetit doit jouer un rôle encore plus important comme levier économique, culturel et communautaire dans son milieu. Avec ses 7800 cégépiens en enseignement régulier et ses 10 000 étudiants à la formation continue, l'établissement peut aussi être un leader dans le réseau collégial.
«Le cégep est au service de la collectivité, autant d'un point de vue utilitaire que parce que l'on forme des étudiants à l'esprit critique, affirme Sylvain Lambert. Je prépare une tournée des milieux d'affaires et communautaires pour demander: qu'attendez-vous de nos finissants? Le cégep peut être un levier qui dynamise le milieu.»
En juin, le nouveau dg était notamment au Salon du Bourget, en France, où il a représenté l'École nationale d'aérotechnique (ÉNA) auprès des géants de l'industrie. «L'ÉNA a encore un potentiel immense de développement», soutient-il.
Mauvaise presse
Le réseau collégial fait souvent l'objet de moqueries et de préjugés. Or, le directeur estime que les cégeps sont sous-estimés.
«C'est un système mixte, où cohabitent des programmes très différents. Les parents comparent souvent avec leur époque, mais le système a évolué et il est beaucoup plus rigoureux. On sous-estime aussi la difficulté d'obtenir un diplôme ainsi que l'engagement des enseignants.»
Sylvain Lambert croit aussi qu'Édouard peut miser encore davantage sur sa «carte-santé», notamment grâce au programme de radiodiagnostic, que vient de compléter une première cohorte, et en ajoutant des programmes, en pharmacie par exemple.
«Oui, nos locaux sont pleins, mais ce n'est pas une raison de limiter le nombre de programmes. Avec ses installations, le cégep pourrait en accueillir davantage. On peut encore optimiser les espaces.»
Le directeur a d'ailleurs accueilli Le Courrier du Sud dans un bureau qui a été rénové cet été, comme de nombreux autres locaux, pour améliorer notamment les espaces de vie des étudiants
Un automne chaud?
Les professeurs ont déjà déroulé une bannière Cégep en négos au centre du bâtiment et les élèves pourraient bien sortir manifester contre l'austérité cet automne, mais le directeur n'est pas inquiet.
«Les enseignants veulent de la qualité pour les étudiants et ils ont des demandes légitimes. Les négociations se déroulent à Québec, mais tant que le dialogue est maintenu et que le ton reste respectueux, il n'y aura pas de problème. Pour les étudiants, le défi est de trouver une manière de rendre le vote des assemblées générales significatif et crédible. On va les soutenir dans cet exercice.»
Sylvain Lambert s'inquiète toutefois des compressions budgétaires qui obligent l'établissement à aller chercher dans ses surplus pour combler le déficit appréhendé de 500 000$.
«On joue avec le feu. L'éducation est un investissement, pas une dépense. Il faut notamment revoir le financement de la formation continue. Le réseau est bien structuré et plusieurs redditions de comptes au ministère sont superflues. Est-ce qu'on centralise ou on décentralise? Le gouvernement manque de vision.»