Église anglicane : la Société d’histoire du Mouillepied déplore le nouveau projet
La Société d’histoire du Mouillepied, un organisme qui se spécialise dans l’histoire de Saint-Lambert, estime que le nouveau projet prévu pour l’église anglicane créera «un précédent qui fait fi des pratiques de conservation du patrimoine».
Dans un communiqué de presse, la Société déplore principalement l’éventuelle démolition du bâtiment érigé en 1884.
Selon elle, «la démolition de la première église anglicane de Saint-Lambert va dans le sens contraire des efforts des dernières décennies pour conserver et entretenir notre patrimoine architectural et notre héritage culturel».
Elle estime par ailleurs que cette situation est le résultat «de 25 années de décisions politiques et administratives discutables, couplées à l’immobilisme des propriétaires successifs».
Rénover ou rebâtir
En réponse à une question du Courrier du Sud, Luc Côté, membre du conseil d’administration de la Société, souligne l’avenue qui aurait été préconisée par l’organisme.
«Nous aurions souhaité que la Ville poursuive sa démarche afin de récupérer le bâtiment. Par la suite, nous aurions pu réaliser un projet de rénovation ou de reconstruction», résume-t-il, décrivant en outre la décision de démolir comme «un préjudice grave à l’égard du patrimoine».
À ce titre, il a au moins un allié au sein du conseil municipal. Loïc Blancquaert, conseiller du district 5, avait affirmé être contre la nouvelle mouture du projet annoncé le 7 septembre et préconisait lui aussi la reprise du bâtiment et une reconstruction.
Rappel des faits
Lors d’une séance extraordinaire du conseil municipal de Saint-Lambert le 7 septembre, les élus de Saint-Lambert ont voté pour signer une transaction qui pourrait mener à un changement de propriétaire du bâtiment.
Prise dans une impasse juridique avec l’actuel propriétaire de l’église, alors qu’elle tentait de récupérer le terrain, la Ville souhaitait ainsi régler ce différend, tout en trouvant une solution pour le bâtiment aujourd’hui délabré.
La mairesse a cependant mentionné que les procédures n’en sont qu’à leurs débuts et que l’éventuel projet sur le terrain de l’église anglicane, dont quelques esquisses sommaires ont été présentées au conseil, inclurait la démolir du bâtiment actuel pour y construire un nouveau bâtiment de trois étages et demi en briques rouges, avec l’intégration de certains artéfacts de l’ancienne église, dans la mesure du possible.
La société d’histoire précise qu’au-delà de cet énoncé sur la démolition du bâtiment, elle «n’entend pas se mêler d’une quelconque manière aux négociations en cours».