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Élections fédérales 2025

Candidates du NPD : le désir d’amener « la voix du peuple » à Ottawa

Il y a 8 heures
Modifié à
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Zeinab Akkaoui et Nesrine Benhadj, candidates pour le NPD dans Brossard—Saint-Lambert et Longueuil—Saint-Hubert. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Michel Hersir)

L’ombre de Donald Trump plane sur l’élection fédérale canadienne, Nesrine Benhadj et Zeinab Akkaoui en conviennent. Cependant, pour ces deux candidates du Nouveau Parti démocratique (NPD) dans Longueuil—Saint-Hubert et Brossard—Saint-Lambert, il y a bien d’autres sujets qui méritent aussi l’attention, qu’une voix progressiste à Ottawa pourrait mettre en lumière.

Ni Nesrine Benhadj ni Zeinab Akkaoui n’avaient l’expérience d’une campagne électorale avant 2025. S’impliquer pour défendre les intérêts de la communauté? Ça, elles le font depuis longtemps.

Mme Akkaoui est bénévole depuis 20 ans dans divers organismes, dont le Centre des femmes d’ici et d’ailleurs, qu’elle a fondé il y a une dizaine d’années.

«Je me suis dit : si ça me donne la chance de défendre les besoins des familles d’ici et des nouveaux arrivants, je vais la prendre!» explique-t-elle à propos de son engagement politique.

Chargée de projet à HEC Montréal, Mme Benhadj raconte pour sa part comment le fait d’avoir des parents très militants l’a conduite très tôt à s’impliquer dans des associations étudiantes, puis des organismes, pour finalement aller naturellement vers la politique.

«Je n’ai pas le goût de faire de la politique pour les gens, mais plutôt avec les gens, d’être beaucoup plus inclusive, à l’écoute. Je trouve que ça manque beaucoup et c’est ce que j’entends sur le terrain», souligne-t-elle.

L’opposition parle plus fort

À une semaine de l’élection, Mme Benhadj est convaincue que le Parti libéral sera élu. D’autant plus que la possibilité d’un gouvernement conservateur fait peur à beaucoup de gens qu’elle a rencontrés, soutient la candidate.

Mais c’est justement dans ce contexte qu’elle voit la pertinence d’un vote pour le NPD.

«Souvent, l’opposition, elle parle plus fort et est vraiment plus connectée au terrain pour faire avancer les choses. On l’a vu avec le dernier gouvernement comment le NPD a réussi à faire avancer certains points, notamment l’assurance dentaire. […] Avoir une voix comme le NPD, c’est avoir la voix du peuple au parlement», déclare la Longueuilloise.

Une voix qui veut parler du coût de la vie, un thème central dans la campagne des deux candidates. Coût du logement, coût du panier d’épicerie et même coût d’accès aux activités sportives ont fait partie des inquiétudes évoquées par les citoyens de la Rive-Sud.

«Moi, le plus important, c’est de baisser le prix des appartements, parce que je parle avec des familles qui paient leur appartement et qui n’ont rien à manger», note Mme Akkaoui.

Pour la francisation et les femmes

Parmi les sujets auxquels l’administration Trump a fait ombrage, les candidates souhaitent donner plus de place à l’accès aux soins de santé, à l’environnement, à l’accueil des nouveaux arrivants et aux femmes.

«Les femmes, on n’en parle vraiment pas et on voit dans les autres partis la proportion des femmes qui diminuent. Ça, c’est un enjeu super important, surtout avec ce qui se passe aux États-Unis», déplore Nesrine Benhadj.

Mme Akkaoui croit pour sa part à l’importance de parler de francisation à Ottawa, un outil crucial pour l’intégration des nouveaux arrivants au Québec.

Résidente de la région depuis 50 ans, elle évoque sa propre histoire d’intégration comme motivation.

«Je me dis : Zeinab, tu as une mission. Les Québécois t’ont aidée à t’intégrer, toi aussi tu peux aider les gens qui arrivent à s’intégrer», souligne-t-elle.

Quant à Trump et son évocation du «51e État», aucune concession n’est à faire sur la souveraineté du Canada, plaident-elles.

Gagne ou perd…

Les deux femmes retirent beaucoup de positif de ce premier engagement politique, et ce, nonobstant le résultat du 28 avril.

Elles voient en quelque sorte cet engagement comme le début d’une nouvelle implication.

«C’est un apprentissage autant personnel que professionnel, parce que ça me donne vraiment envie de m’orienter pour aider davantage les gens. Peu importe le résultat, ce que j’en tire, c’est que les gens ont besoin de quelqu’un qui les écoute», affirme Mme Benhadj.

 

 

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