Des élèves de l’école Antoine-Brossard tendent la main à des orphelins d’Haïti

Un orphelinat de Jérémie, à Haïti, pourrait avoir de toutes nouvelles installations sanitaires grâce à l’initiative de Linda Gendreault et ses élèves de l’école secondaire Antoine-Brossard. [caption id="attachment_44985" align="alignnone" width="1024"] Les enseignantes responsables du projet, Linda Gendreault et France Tourigny[/caption] Par l’entremise de deux policières à la retraite qui ont réalisé de nombreuses missions humanitaires à Haïti, l’enseignante d’univers social a mobilisé six élèves de 5e secondaire et ses élèves du 1er cycle. «Les policières Christiane Malenfant et Nicole Viau sont venues rencontrer mes élèves pour leur expliquer le quotidien des enfants de l’orphelinat Emmanuel, raconte Linda Gendreault. La réfection des installations sanitaires était un des besoins identifiés, alors nous avons décidé avec les élèves de nous impliquer dans le projet. Ils ont compris que notre aide pouvait vraiment améliorer la vie des enfants.» Rendre l’enseignement concret Pour motiver ses élèves de 1re et 2e secondaire qui lui demandaient «Ça sert à quoi la géographie et l’histoire?», Linda Gendreault a développé ce projet qui permet de leur donner des exemples plus concrets. «C’est toujours intéressant de pouvoir faire des liens entre la matière et quelque chose de concret, raconte l’enseignante. Par exemple, dans le cours, nous abordons les catastrophes naturelles et l’orphelinat a été touché par l’ouragan Matthew. Ça permet de mettre des images et des visages sur un événement.» Ces élèves sont supervisés par six finissants de l’école qui souhaitaient s’impliquer dans un projet d’engagement communautaire. Il s’agit d’élèves au «leadership exceptionnel» selon l’enseignante. «C’est un cours particulier pour ceux qui veulent en faire plus que des élèves réguliers, précise Mme Gendreault. On pourrait comparer ce projet à ce qui se fait dans les programmes d’études internationales, mais pour des élèves réguliers qui veulent s’investir dans un programme d’engagement communautaire.» À la fin de l’année scolaire, les six élèves, qui auront tenu un carnet de bord tout au long de l’aventure, seront évalués et obtiendront deux crédits supplémentaires. «Ce sont nos bras droits dans le projet puisque ce sont eux qui encadrent nos élèves du 1er cycle dans la réalisation des collectes de fonds.» «Ils n’ont pas la même chance que nous!» Les six finissants impliqués souhaitaient «venir en aide à des jeunes qui n’ont pas la même chance que nous». Même s’ils sont pour la plupart impliqués dans de nombreux projets, dont le conseil étudiant et les comités de finissants, ces élèves de diverses nationalités d’origine ont accepté de donner de leur temps pour ce projet d’entrepreneuriat, d’engagement et d’entraide (EEE), rassemblés par Caleb Kouamé. «J’avais déjà participé à ce genre de projet l’année dernière et j’avais envie de recommencer cette année, explique Caleb. Mme Gendreault m’a parlé de son idée et ça m’a tout de suite intéressé. Elle m’a demandé de rassembler une équipe et les autres ont tout de suite embarqué.» «Nous aimons aider les gens puisque nous venons de pays où la souffrance et la pauvreté sont présentes, explique Raliatou Bangoura. Nous n’avons pas beaucoup de pouvoir, mais nous tentons de faire du mieux que nous pouvons pour les aider. [caption id="attachment_44986" align="alignnone" width="1024"] L’orphelinat Emmanuel est situé dans la région de Jérémie, à quelque 300 km de Port-au-Prince.[/caption] Matériel de soccer et correspondance En plus d’organiser des collectes de fonds pour amasser les 4000$ nécessaires pour la réfection des installations sanitaires de l’orphelinat, les élèves récoltent du matériel de soccer usagé. «Mmes Malenfant et Viau ont expliqué aux jeunes que le soccer est quelque chose qui motive beaucoup les jeunes de l’orphelinat à aller à l’école et à se dépasser, raconte Linda Gendreault. Comme nous avons une concentration soccer à l’école, nous avons mobilisé les élèves.» Des ballons, des souliers, des chandails et des protège-tibias qui ne sont plus utilisés par les élèves traverseront donc l’océan et seront distribués aux jeunes de l’orphelinat Emmanuel en juin. «Le matériel sera acheminé par bateau dans des barils et Mme Malenfant sera à Haïti pour accueillir la marchandise et la distribuer aux jeunes», précise l’enseignante. Les élèves de Brossard sont aussi mis en contact avec ceux qu’ils aideront. Récemment, ils ont envoyé des cartes de Noël et ils attendent une réponse d’ici le printemps. Les orphelins seront de plus filmés lorsqu’ils recevront le matériel, pour permettre aux jeunes de voir concrètement l’aide qu’ils ont apportée à ces enfants.