Culture

Élodie Grenier, alias Passe-Partout, et sa mission pour initier les jeunes à la lecture

Il y a 2 heures
Modifié à 13 h 21 min le 15 janvier 2025
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Élodie Grenier aimait beaucoup la lecture dans sa jeunesse, en particulier le genre fantastique. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Michel Hersir)

Des trois personnages principaux de la version contemporaine de Passe-Partout, seule Élodie Grenier n’avait pas été porte-parole pour le Salon du livre jeunesse de Longueuil. «J’aime croire qu’ils m’ont gardée pour le dessert», lance en riant la comédienne, qui portera le titre pour l’édition 2025, du 7 au 9 février.

Ce rôle, elle le croit fondamentalement important. Certes, afin de mettre de l’avant tous les bénéfices de la lecture à une époque où les écrans sont omniprésents, mais aussi parce qu’elle se rend compte qu’elle-même est prise dans cet engrenage.

«Je lis encore, mais pas autant que j’aimerais. Je pense sincèrement que les téléphones, ç’a réduit ma capacité de concentration. Oups, un petit texto, oups un petit courriel, ça fait que dans ma vie de tous les jours, je trouve ça plus difficile de lire», admet-elle.

Celle qui se considérait comme une grande lectrice dans sa jeunesse – elle indique avoir lu Le Seigneur des anneaux à 10 ans – est ainsi bien consciente que les jeunes sont confrontés à cette même réalité. Qu’il est facile d’être surstimulé par trop d’écrans.

«La lecture, je trouve ça important pour tout le monde, mais particulièrement pour les jeunes.»

– Élodie Grenier

Elle voit dans son rôle une façon d’ancrer l’habitude de la lecture à un jeune âge, de découvrir son imaginaire et de faciliter l’apprentissage du français.

«C’est une cause importante, qui est belle, qui va de soi avec la mission de Passe-Partout», affirme l’artiste.

Le clown et le créneau jeunesse

Lorsqu’elle étudiait au Conservatoire d’art dramatique, Élodie Grenier n’avait pas nécessairement l’intention d’opter pour une carrière d’artiste jeunesse.

Elle se rappelle cependant avoir fait du clown et comment elle avait eu de la facilité et du plaisir dans ce rôle.

«Ce n’était pas du clown comme on pense, il n’y avait pas du gros pouet-pouet. C’était plus de trouver son enfant et d’aller l’augmenter. Et c’est drôle parce que mes numéros de clown ressemblaient beaucoup à Passe-Partout. C’est le côté très enfant émerveillé. J’avais adoré ça», souligne la comédienne.

Puis l’audition pour Passe-Partout est arrivée, elle a eu le rôle et sept ans plus tard, elle joue toujours ce rôle iconique de la télévision jeunesse.

 

Élodie Grenier cumule une vingtaine de rôles outre Passe-Partout. (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Michel Hersir)

 

Un rôle que l’interprète apprécie autant pour l’environnement de travail – «tu ne peux pas être bête et travailler sur un plateau jeunesse!» – que pour l’impact sur les jeunes.

«En fin de semaine, j’ai reçu une vidéo d’une maman qui a filmé ses enfants en train de regarder Passe-Partout, et qui riaient, mais riaient! Et c’est tellement spécial. Ça fait longtemps qu’on a tourné ces scènes-là et des fois j’oublie que ça fait partie du quotidien des gens, que pour certains enfants, c’est leur moment préféré de la journée. Des témoignages comme ça, ça n’a pas prix», assure-t-elle.

Mais Élodie Grenier ne joue pas que Passe-Partout. La comédienne a travaillé en parallèle sur plusieurs projets loin du créneau jeunesse, ce qui lui permet justement d’apprécier celui-ci.

«J’ai ce désir, ce besoin comme artiste de m’accomplir dans autre chose. Ça me fait du bien. On dirait qu’on me donne souvent des rôles qui sont à l’opposé de Passe-Partout, des filles un peu bête ou pas fine. Et d’aller dans ces zones-là, ça vient rééquilibrer d’une certaine façon», reconnait-elle.

 

Un Passe-Partout bien à eux

Passe-Partout est rendu à la septième saison de sa nouvelle mouture. Et pour Élodie Grenier, les nouveaux auteurs et comédiens se sont bien appropriés cette nouvelle mouture».

«On n’y pense plus. Au début, on s’est posé beaucoup de questions, on a cherché un peu nos personnages. À la saison 1, Marie Eykel était tout le temps un peu là. Mais après 7 saisons, j’ai trouvé ma Passe-Partout à moi et ce sont de nouveaux textes depuis la saison 3», explique-t-elle.