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En rémission, un patient redonne de la beauté au centre de cancérologie

le mardi 10 septembre 2024
Modifié à 15 h 46 min le 10 septembre 2024
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

François Leclerc est encore émotif lorsqu’on lui parle de son diagnostic de cancer de la prostate. «J’ai vraiment mal pris ça. Ça m’a détruit mentalement», exprime-t-il, un an plus tard. Après l’hormonothérapie et la radiothérapie, il est aujourd’hui en rémission. Et tellement reconnaissant envers ceux qu’ils l’ont soigné qu’il a refait deux aménagements extérieurs de l’hôpital Charles-Lemoyne de ses propres mains.

Une grande fenêtre se trouve dans la salle d’attente du centre de cancérologie. C’est ici que François Leclerc est venu une vingtaine de fois en septembre 2023 pour ses traitements.

Cette fenêtre offrait un paysage peu inspirant pour l’homme qui a reçu son diagnostic à l’âge de 56 ans. Située au sous-sol, la fenêtre donnait sur une pente ascendante peu ensoleillée et une clôture au haut.

«Il y avait une membrane brun-noir, déchirée, sale, avec des mauvaises herbes, de la moisissure. T’es au bout du corridor, tu vois ça, pis tu vois le monde en jaquette, tu vas t’asseoir. À la limite, je trouvais ça intimidant», se remémore-t-il.

Le soutien du personnel soignant, lui, était tout le contraire.

«J’ai été traité comme un roi. Quand j’ai été pris en charge par l’hôpital, j’ai rencontré l’oncologue, il m’a dit : je sais exactement quoi faire pour vous soigner. Ça, ça m’avait apaisé. Les gens ont été gentils, ils m’ont écouté, ça m’a tellement rempli le cœur !» soutient le résident de Brossard.

Donner au suivant

C’est ainsi que cet entrepreneur de métier a décidé de redonner à l’hôpital.

Il a proposé de refaire lui-même l’aménagement extérieur derrière la fenêtre de la salle d’attente, ainsi qu’un autre aménagement extérieur derrière une fenêtre, dans la section réservée aux employés.

«J’étais assis là et je me disais : il faut que je fasse quelque chose. Puis, j’ai dit : je vais faire quelque chose!» raconte-t-il.

 

François Leclerc, devant la fenêtre de la salle d'attente en cancérologie, avant qu'il ne réaménage le tout. (Photo : Gracieuseté)

 

Habile de ses mains, ayant déjà travaillé le métal auparavant, il a donc fabriqué lui-même une structure d’acier portante, sur laquelle a été apposé un ruban en acier inoxydable qu’il a fait découper au laser et qui représente tous les cancers.

Sous cette structure, on retrouve le message «courage et espoir». François Leclerc a fait découper toutes les lettres, qu’il a collées une par une sur des planches de bois en ipé, qui résiste aux intempéries. Du côté des employés, on retrouve un message supplémentaire : «merci».

Tout autour des messages, des fleurs et plantes artificielles tapissent maintenant le sol et offrent une vue colorée aux patients et membres du personnel.

«Maintenant, de l’autre côté de ces fenêtres, pour tous ceux qui attendent comme je l'ai fait, il y a de la beauté de la lumière et l’on ressent une certaine paix nous envelopper», image-t-il.

«Où ça, un cancer?»

C’est à la suite d’une visite annuelle chez son médecin de famille que François Leclerc a reçu un appel. Une anomalie dans ses prises de sang l’avait amené chez l’urologue, qui a dû lui faire une biopsie de la prostate.

Des traces de cancer ont été détectées dans deux des douze échantillons.

«Je n’avais aucun symptôme. Je n’avais pas mal nulle part, je me sentais en pleine santé, je n’ai jamais été malade. On me dit : t’as un cancer. Où ça, un cancer? J’étais désemparé», raconte-t-il, admettant que de gérer ses émotions après cette nouvelle a été le plus difficile.

Si en parler le rend toujours émotif un an plus tard, il n’est plus désemparé. Plutôt reconnaissant et fier d’avoir pu faire quelque chose de ses mains pour les autres.

Quelques semaines ont passé, maintenant, depuis sa plus récente prise de sang.

«Tout est parfait! Il n’y a plus rien. Ils appellent ça une rémission de cinq ans, mais ils sont tous confiants. J’avais une tumeur de 4 mm et j’ai été pris à temps», souligne-t-il.

 

L'oeuvre terminée! (Photo : Gracieuseté)

 

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