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Évincés, les sinistrés du boul. Édouard doivent se reloger

le samedi 05 février 2022
Modifié à
Par Yanick Cyr

ycyr@gravitemedia.com

L’oubli d’un chaudron sur une cuisinière allumée a provoqué l’incendie du boulevard Édouard le 11 janvier dernier. (Photo : Le Courrier du Sud – Archives)

Jetés à la rue par l’incendie de leur immeuble le 11 janvier, les 32 locataires d’un immeuble du boulevard Édouard dans l’arr. de Saint-Hubert sont maintenant évincés de leur logement pour une période de cinq à sept mois.

Deux jours après l’incendie qui a ravagé le bâtiment situé au 1565 boulevard Édouard, les locataires de l’endroit ont reçu un avis d’éviction de leur propriétaire qui doit rénover l’immeuble, rendu inhabitable par les dégâts causés par le feu et l’eau.

Ignorant leurs droits, certains locataires ont signé des documents – présentés par des représentants du propriétaire –  stipulant qu’ils abandonnaient leur logement. Une erreur, selon le conseiller municipal du district de Laflèche, Jacques Lemire,

«Il ne faut pas que les locataires signent quoique ce soit!»
-Jacques Lemire

Les locataires peuvent réintégrer l’immeuble une fois que les rénovations seront terminées, explique M. Lemire à la suite d’une rencontre qu’il a organisée entre un avocat et les sinistrés. 

De plus, ils auraient dû recevoir un chèque de l’assureur du propriétaire, avec l’avis d’éviction, pour couvrir des frais de subsistance. « Ces gens sont actuellement en mode survie», avance M. Lemire.

M. Lemire a organisé cette rencontre pour les sinistrés afin de les informer de leurs obligations et de leurs droits dans cette situation. 

«Je ne pouvais pas rester inactif à la suite de cet appel, a déclaré le chef de l’opposition contacté par des locataires en détresse. Le désarroi, l’extrême inquiétude et le grand stress étaient palpables dans la voix des citoyens.»

Des droits méconnus

Les locataires victimes de l’incendie peuvent refuser de signer l’abandon de logement. Ils se ménagent ainsi la possibilité de réintégrer leur appartement une fois les travaux terminés, et ce selon les modalités liées à leur bail. Le jour venu de réintégrer leur unité, ils peuvent toujours se désister s’ils ont trouvé un autre appartement qu’ils souhaitent conserver, explique M. Lemire.

Les sinistrés avaient jusqu’au 21 janvier pour récupérer leur mobilier, leurs vêtements et leurs effets personnels. 
«Certains n’ont pas de véhicule ni de famille, ils sont incapables d’aller chercher leurs biens», déplore M. Lemire. Ce que les locataires ignorent souvent toutefois, c’est que le propriétaire devient le gardien des biens de ses locataires après un incendie.

«Il [le propriétaire] aurait donc dû mettre les biens en sécurité, mais il a plutôt jeté des effets personnels à la poubelle. Nous avons pris des photos…» souffle-t-il, sans oser terminer sa phrase. Il espère pouvoir défendre ces sinistrés, mais sa voix trahit un doute pour cet aspect des réclamations.

Accompagnement

Les citoyens méritaient d’être entendus et de recevoir des réponses à leurs questionnements, a indiqué M. Lemire. «Et pour cela, je devais agir et agir rapidement.»

Le chef de l’opposition songe à la création d’un guide d’urgence pour les sinistrés afin de les accompagner dans leurs démarches pour faire valoir leurs droits et les aider à retrouver un foyer. Il entend recueillir l’information sur les procédures à suivre et les ressources disponibles pour en faire un document uniforme à l’intention des sinistrés.

Les propriétaires de l’immeuble – Gestion Rochefort Tessier, dont le siège social est situé à Québec – n’ont pas répondu à nos demandes d’entrevue.