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Risque de fermeture : le CALACS Longueuil lutte pour sa survie

Il y a 5 heures
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Par Sylvain Daignault - Initiative de journalisme local

sdaignault@gravitemedia.com

La coordonnatrice du CALACS Longueuil, Sylvie Langlais, en compagnie du député fédéral de Longueuil—Saint-Hubert, Denis Trudel.

Le CALACS Longueuil, qui soutient les victimes d’agressions sexuelles, pourrait voir ses services interrompus en septembre si son manque de financement récurrent n’est pas résolu. Il a organisé ce vendredi une manifestation regroupant une centaine de personnes – des survivantes, comme les appelle la coordonnatrice – pour alerter la population sur cette menace de fermeture.

Avec un modeste budget annuel de 85 533$, le CALACS Longueuil fait face à un déficit de 350 000$ pour maintenir ses activités. Selon la coordonnatrice Sylvie Langlais, le centre a déjà doublé le nombre d’interventions, mais doit faire face à une liste d’attente de femmes victimes de violences sexuelles. Elle souligne l'importance d'un soutien rapide pour ces victimes, rappelant que la fermeture du centre serait catastrophique. 

«J’ai une intervenante qui a rencontré plus de mille jeunes filles dans les écoles pour aborder la question du consentement sexuel. À chaque fois, certaines d’entre elles lui raconte des histoires d’agression. Il reste beaucoup de travail à faire», indique Mme Langlais.

Le CALACS couvre 35% de la population de la Montérégie, soit un nombre important de femmes vulnérables. «Et je ne dispose déjà que de trois intervenantes pour desservir la région», laisse tomber la coordonnatrice. 

Ariel Trickey-Massé, présidente du conseil d’administration, appelle le gouvernement à prendre des mesures urgentes. Elle insiste sur le rôle crucial du CALACS, qui est la ressource pour les victimes référées par l’Hôpital Pierre-Boucher. «Longueuil est la 4e plus grande ville du Québec. Il est inacceptable de laisser tomber les victimes», a-t-elle affirmé.

Trudel en renfort

Informé récemment du risque de fermeture du CALACS Longueuil en raison d’un manque de financement, le député de Longueuil–Saint-Hubert, Denis Trudel, a mis sa campagne électorale en pause pour accompagner les manifestantes et défendre l’existence de l’organisme. 

Fier partenaire du CALACS Longueuil depuis son ouverture, M. Trudel a accompagné Mme Langlais et a déposé une lettre auprès du ministre des Services sociaux, Lionel Carmant, et l’a envoyée également à la ministre de la Condition féminine, Martine Biron, ainsi qu’à la députée Shirley Dorismond. Il critique le contexte actuel, rappelant la fusion du ministère de la Condition féminine sous le gouvernement de Mark Carney, et l’augmentation des débats politiques sur les droits des femmes.

«Les droits des femmes et leur sécurité ne sont pas des dépenses, mais des priorités. Après les élections, je m’engage à rechercher tous les fonds fédéraux possibles pour soutenir le CALACS Longueuil», a conclu Denis Trudel.